L’Évangile réunit tous les caractères,
parce qu’il s’adresse à tous :
il a la simplicité de l’enfance,
les profondeurs du mystère
et de la pensée,
la tristesse du pauvre,
les joies ineffables du croyant,
la douleur
et l’espérance.
Ce livre devrait être sans cesse ouvert sous les yeux de l’infortuné,
parce qu’il renferme le dépôt précieux de l’espérance qui console,
et de la charité qui adoucit le sang aigri par le malheur.
Il fait plus que de prêcher la pitié,
l’indulgence
et l’amour pour les infortunés,
il montre son divin Auteur bénissant leurs larmes
et buvant avec eux le calice jusqu’à la lie.
C’est par lui que l’homme grandit à ses propres yeux
et aux yeux de Dieu,
en repoussant l’injure par le pardon,
et la persécution de ses ennemis par la prière et par l’amour.
C’est par lui que le dévouement détrône l’égoïsme,
et que l’humilité,
qui est la grandeur du Chrétien ici-bas,
met sa gloire douce et calme à la place des jactances hautaines
et des dédains insultants de l’orgueil.
C’est par lui qu’aujourd’hui encore il y a des hommes de bien
qui soulagent l’infortune
et compatissent à ses angoisses,
qui visitent les haillons,
la paille,
les plaies
et les cachots de leurs frères en Jésus-Christ,
et dont la main droite ignore les bienfaits de leur main gauche,
se cachant d’une bonne action comme le coupable se cache d’un crime.
(H. Bretonneau)