Un prince de la milice céleste est attaché spécialement à notre conduite ;
il prend part à nos intérêts
plus que nos parents les plus tendres.
Vous croyez n’être associés qu’avec les hommes, désabusez-vous ;
il y a un peuple invisible qui vous est uni par la charité.
Le passage du Ciel à la terre est tout couvert d’esprits bienheureux
qui descendent, de Dieu aux hommes
et qui remontent des hommes à Dieu.
L’amour qu’ils ont pour ces hommes
leur fait trouver leur paradis parmi nous.
Ô bonheur !
ô miséricorde !
ô bienheureuse descente qui unit le Ciel à la terre !
Qui pourrait croire que ces intelligences sublimes,
au centre de la Félicité absolue,
ne dédaignent pas les pauvres mortels
et veulent bien venir se mêler à nos agitations ?
Ah ! c’est qu’il y a quelque chose en l’homme qui l’approche de ces esprits immortels :
c’est que nous buvons les uns et les autres à la même fontaine de vie :
la Vérité éternelle.
(Bossuet)