S. Vital et S. Agricola
4 novembre

À Bologne, dit le Martyrologe Romain, les saints Martyrs Vital et Agricola, dont le premier avait été serviteur du second et devint par le martyre son compagnon et son collègue sous Dioclétien en 304. Les persécuteurs épuisèrent sur lui tous les genres de supplices, tellement qu’il ne resta plus une place saine sur son corps ; ces tourments il les supporta avec constance et rendit à Dieu son esprit dans la prière.

Saint Agricola fut crucifié. La translation des reliques de ces saints se fit en la présence de saint Ambroise qui dit avoir réuni les clous du saint Martyr, son sang glorieux et la croix de son supplice et les avoir déposés sous les saints autels.

1530

C’est dans le martyre de ces deux témoins irréprochables de Jésus-Christ que nous allons voir, suivant la doctrine de saint Paul, que le maître et le serviteur Lui sont également agréables, ou plutôt que devant Sa Majesté divine il n’y a point de distinction de libre et d’esclave. Saint Agricole était une personne de condition, et saint Vital était à son service. Ils étaient Chrétiens tous deux ; et ce fut en cette qualité qu’ils furent arrêtés prisonniers à Bologne, en Italie, sous l’empire de Dioclétien et de Maximien. Saint Vital, selon l’étymologie de son nom, méprisa généreusement la vie temporelle pour en acquérir une éternelle ; et saint Agricole, comme un fidèle laboureur, qui est la signification du sien, voulut bien semer son sang sur la terre pour recueillir une moisson éternelle dans le Ciel. Le président commença à exercer sa fureur par saint Vital, espérant que le supplice du valet donnerait de la frayeur et ferait changer de sentiment au maître. Il ordonna donc aux bourreaux de déployer sur lui tout ce qu’ils avaient d’invention et de force pour le tourmenter ; et, en effet, ils le traitèrent avec tant d’inhumanité et de barbarie, que son corps n’était plus qu’une grande plaie, d’où le sang coulait de tous côtés. Dans cet état, le Martyr, levant les yeux en haut, pria le Père céleste de recevoir son âme entre Ses bras. Un Ange lui fit voir la couronne qui lui était préparée, et son esprit se détacha de sa matière pour aller jouir de cette récompense.

Saint Agricole, bien loin d’être épouvanté des tourments qu’il voyait endurer à son serviteur, en fut au contraire plus animé à souffrir le martyre ; ce qui est d’autant plus admirable, qu’il était d’un naturel extrêmement doux et de lui-même peu capable d’une épreuve si terrible. Le juge ne pouvait s’empêcher de l’honorer pour ses vertus, qui lui avaient concilié l’amour de tout le monde, il fit ce qu’il put pour le fléchir ; mais, voyant sa fermeté dans la foi et son courage intrépide, il changea à son égard sa douceur apparente en une cruauté plus que barbare. Il le fit donc attacher à une croix avec plusieurs clous, qui, perçant son corps en plusieurs endroits, lui firent perdre la vie avec le sang. Ainsi, le maitre suivit bientôt le serviteur, qui semblait n’être parti le premier que pour lui aller préparer sa demeure dans le Ciel.

Leurs corps furent déposés dans un cimetière des Juifs, qui était auprès de la ville : ce qui fait dire à saint Ambroise que les roses étaient parmi les épines ; mais, Dieu ayant depuis révélé aux fidèles l’endroit de leur sépulture, l’évêque de Bologne, accompagné du même saint Ambroise, les leva de terre et en fit la translation. Ce saint prélat de Milan en eut quelques reliques, dont il fit présent à une communauté de vierges, qui, vivant à Florence, sous la conduite d’une sainte veuve nommée Julienne, qui y avait fait bâtir une église : Je vous ai apporté, leur dit-il dans une de ses exhortations, de grandes richesses que j’ai levées de mes propres mains. Ce sont les trophées de la Croix, dont vous connaissez déjà la vertu. Laissons amasser des trésors temporels à ceux qui les chérissent, et qu’ils fouillent tant qu’ils voudront dans le sein de la terre pour en tirer des joyaux, qui sont inutiles et souvent préjudiciables à ceux qui les possèdent. Nous avons ramassé les clous du Martyr, qui étaient en grand nombre, pour marque qu’il avait plus de plaies que de membres ; nous avons recueilli son sang, par lequel il a triomphé de la mort ; nous vous avons apporté une partie de sa croix. Nous n’avons pu refuser à une sainte veuve ces précieuses reliques qu’elles nous a demandées ; recevez-les donc comme des sources du salut, tandis que nous les cachons sous les saints autels.

Saint Grégoire de Tours parle aussi de ces glorieux athlètes de Jésus-Christ en son livre de la Gloire des Martyrs, chap. XLIV ; il dit qu’un homme téméraire ayant voulu prendre dans leur tombeau quelques parties de leurs cendres, y fut presque étouffé, et qu’il ne put être sauvé qu’en lui retirant la tête de ce sépulcre, où il l’avait baissée. Il ajoute qu’un receveur de deniers publics, ayant perdu l’argent qu’il devait compter au fisc, le recouvra par l’invocation de ces grands amis de Dieu. Enfin, il nous apprend qu’une partie de leurs ossements fut apportée à Clermont, en Auvergne, à l’évèque Namatius ; que ce bon Prélat alla au-devant en procession, avec la croix et des flambeaux ardents, et qu’un grand orage étant survenu, ni la châsse ni ceux qui la portaient ne furent nullement mouillés.

Le Martyrologe romain fait une belle description de leurs combats. Usuard l’a fait aussi.


Samedi 2 novembre 2024
COMMÉMORAISON de TOUS les FIDÈLES DÉFUNTS
1re classe
Temps après la Pentecôte

1er samedi du mois


Oraison - collecte
Ô Dieu, Créateur et Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de Vos serviteurs et servantes la rémission de tous leurs péchés, afin qu’elles obtiennent, par nos humbles prières, le pardon qu’elles ont toujours désiré. Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
C’est une sainte et salutaire pensée que de prier pour les morts, disait déjà dans l’Ancien Testament le Livre des Macchabées. L’Église, en proclamant le dogme du purgatoire, nous enseigne que les prières des fidèles, par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, peuvent obtenir la délivrance des âmes qui souffrent dans le lieu de l’expiation.


C’est pour accomplir ce devoir de justice et de charité envers ceux qui ne sont plus, que la solennité de ce jour a été instituée.

L’Église militante prie pour l’Église souffrante, afin de multiplier les rangs de l’Église triomphante.


L’institution de la commémoration des morts remonte à saint Odilon, abbé de Cluny, qui l’établit, en 998, pour tous les monastères de son Ordre. Elle était fixée alors au 1er novembre.


Les Églises d’Occident l’adoptèrent bientôt, et les souverains Pontifes l’étendirent partout en la plaçant au lendemain de la fête de tous les Saints.

Souvenons-nous de nos morts chéris devant le Seigneur, pour leur soulagement, et aussi afin que nos enfants et nos amis se souviennent de nous à leur tour !


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
La vie est courte. De son emploi dépend notre Éternité.

Pour qui vivons-nous ? Trop souvent pour nous-mêmes, pour nous seuls, pour notre petite félicité temporelle, laquelle nous préoccupe comme la plus grave de toutes les affaires.

Vivre ainsi n’est pas vivre, c’est déjà mourir.

(Abbé Vaudon)


Méditation du jour
Le Ciel !  suite

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