S. Sixte II, S. Félicissime et S. Agapit
6 août

Le Pape S. Sixte II fut martyrisé avec les deux diacres saint Félicissime et saint Agapit, au IIIe siècle, lors de la cruelle persécution de Dèce. Son nom est incrit au canon de la messe parmi les Papes, dans la première liste. Saint Laurent, son archidiacre, en le voyant conduire au supplice, s’écria : « Pourquoi m’abandonnez-vous, ô Père, vous qui n’offrez jamais le Sacrifice sans votre diacre ? ». Et saint Sixte II lui répondit : « Vous me suivrez dans trois jours ». L’anniversaire du martyre de saint Laurent se célébrera dans trois jours.

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Saint Sixte II était Athénien. Il s’appliqua beaucoup, dans sa jeunesse, à l’étude de la philosophie, dont on faisait grand cas dans son pays ; mais ayant reconnu combien la doctrine de Jésus-Christ était préférable à toute la sagesse des Grecs, il quitta cette occupation pour ne plus étudier que Jésus-Christ crucifié. Étant venu à Rome, il s’y rendit très célèbre par sa prudence, sa sainteté et sa profonde connaissance de tout ce qui appartient à la discipline ecclésiastique.

La chaire apostolique était demeurée un mois vacante après le martyre de saint Étienne Ier. L’Église de Rome, veuve de son pasteur, apprenait chaque jour le massacre de l’un de ses enfants. C’est ainsi que l’acolyte saint Tarsicius fut arrêté par les païens au moment où il avait sur lui la sainte Eucharistie. Les soldats qui se saisirent de sa personne voulurent savoir ce qu’il portait. L’héroïque ministre de Jésus-Christ refusa de découvrir les saintes espèces, et se laissa assommer à coups de pierres et de bâton par la populace. Dans une réunion solennelle aux catacombes, le clergé et les fidèles de Rome, bravant les fureurs de la persécution, eurent le courage de donner un successeur au Pontife martyr. Saint Étienne Ier avait confié à saint Sixte, son archidiacre, le gouvernement de l’Église, pendant que lui-même, emprisonné pour la Foi, subissait les premières atteintes de la huitième persécution. Les suffrages de l’assemblée se portèrent sur le courageux archidiacre (257). Dès que saint Denis, patriarche d’Alexandrie, eut appris son élection, il lui écrivit pour lui demander s’il fallait rebaptiser les personnes qui avaient reçu le baptême par les mains des hérétiques, et qui demandaient à être reçues dans le sein de l’Église catholique. Nous n’avons point sa réponse ; mais s’il eut le temps d’en donner une, elle fut sans doute entièrement conforme à celle qu’avait faite saint Étienne Ier, son prédécesseur, à la même question proposée par des Évêques d’Afrique : à savoir, qu’il ne fallait rien innover, mais s’en tenir à la tradition. Saint Denis eut la consolation de voir rentrer dans l’unité tous ceux qu’une erreur passagère en avait écarté. Saint Sixte II conféra les ordre au mois de décembre, selon la coutume des Papes, et y imposa les mains à quatre Prêtres, sept Diacres et deux Évêques. Quelques-unes mettent de ce nombre saint Sixte, premier Archevêque de Reims ; mais Flodoard, qui a écrit : l’Histoire de l’Église de Reims, dit qu’il fut envoyé dans les Gaules longtemps auparavant par l’Apôtre saint Pierre.

Notre saint souffrit des peines incroyables pour la défense de la propagation de la religion chrétienne. L’empereur Valérien ayant déclaré au sénat qu’il voulait qu’on recherchât surtout les Évêques, les Prêtres et les Ministres de l’Église, et qu’on leur fît souffrir toutes sortes de supplices jusqu’à la mort, il fut arrêté comme chef des chrétiens, présenté aux juges et accusé d’avoir tenu des assemblées secrètes, contrairement à la défense du prince. Saint Sixte confessa qu’il n’épargnait rien pour établir le culte du vrai Dieu et pour détruire la superstition de l’idolâtrie, et protesta qu’il mourrait volontiers pour une cause si juste et si sainte. On le mena au temple de Mars, pour le presser de sacrifier à cette fausse divinité ; mais il refusa absolument de commettre cette impiété. Aussi, après une courte prison, et pendant que le Pontife célébrait les saints mystères au cimetière de Calliste, des soldats s’emparèrent de sa personne et le conduisirent hors de la ville, où les bourreaux lui tranchèrent la tête (6 août 259).

Saint Sixte avait siégé environ deux ans depuis le consulat de Maxime et Glabiron (257), jusqu’à celui d’Æmilianus et Bassus (259). Il précédait dans le Ciel cette pléiade de glorieux martyrs que les édits de Valérien multipliaient sur tous les points du monde, et dont l’histoire de la terre n’a pu garder tous les noms. Tandis qu’il marchait au supplice, saint Laurent, archidiacre de l’Église romaine, le suivait en pleurant et lui disait : « Où aller-vous, mon père, sans votre fils ? Où aller-vous, saint Pontife, sans votre Diacre? ». Saint Sixte lui répondit : « Ce n’est pas moi qui vous abandonne, ô mon fils, mais un plus grand combat vous est réservé : vous me suivrez dans trois jours ». C’est ce qui arriva. Mais si saint Sixte ne fut pas dès lors accompagné de saint Laurent, il ne manqua pas néanmoins d’autres compagnons de ses souffrances. Car saint Félicissime et saint Agapit, Diacres, saint Janvier, saint Magne et saint Étienne, Sous-Diacres, et saint Quart, furent décapités avec lui, bien que le poète saint Prudence dise en particulier de saint Sixte, qu’il fut attaché en croix.

Parmi les louanges que l’antiquité a données à saint Sixte II, on remarque celle de pontife doux et pacifique. C’est à cette mansuétude qu’était réservée la consolante mission de terminer la querelle des Rebaptisants, dont nous avons parlé, et qui avait rempli d’amertume le pontificat de son prédécesseur.


Jeudi 21 août 2025
Ste Jeanne-Françoise

Frémiot de Chantal,

veuve
3e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui, après avoir embrasé de Votre amour la bienheureuse Jeanne-Françoise, lui avez donné la force d’âme admirable qui la fit avancer en perfection dans toutes les situations de la vie, et qui avez voulu orner par elle Votre Église d’une nouvelle famille religieuse ; faites, en considération de ses mérites et de ses prières, que, conscients de notre faiblesse, mais confiants en Votre secours, nous puissions, à l’aide de la grâce céleste, surmonter tout ce qui nous est contraire. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Comme Marie, dont nous venons de célébrer l’Assomption, sainte Jeanne-Françoise de Chantal fut épouse, mère et veuve. Comme saint Bernard, elle naquit à Dijon et reçut au baptême le nom de Jeanne, parce que ce jour-là, 23 janvier 1572, le calendrier portait le nom de saint Jean l’Aumônier. Celui de Françoise qu’elle ajouta, lors de sa Confirmation, nous rappelle le doux Saint de Genève.


Comme autrefois saint Benoît et sainte Scholastique, comme saint François d’Assise et sainte Claire, saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise, correspondant aux desseins de la divine Providence, unirent leurs pieux efforts et illustrèrent l’Église par la « fondation d’une nouvelle famille ».


À la mort du baron de Chantal (1601), la jeune veuve se consacre au Seigneur par le vœu de chasteté perpétuelle, et elle écrit avec un fer rouge sur sa poitrine le nom de Jésus. Femme forte, elle quitta tout pour acheter à ce prix la perle précieuse de la vie religieuse. De ses six enfants il lui en restait encore quatre et son vieux père. « Arrêtons le cours de nos larmes, lui dit ce vénérable vieillard, pour faire plus d’honneur à la sainte volonté de Dieu ».


Son fils, Celse-Bénigne, s’oppose au départ de sa mère et se couche en travers de la porte : « Si je ne puis vous retenir, du moins vous passerez sur le corps de votre fils ». Madame de Chantal lutte contre les révoltes de son cœur, et, après avoir laissé couler librement ses larmes, elle s’arme de force et passe sur le corps de son fils. Elle devint la mère de nombreuses vierges de l’Ordre de la Visitation, aujourd’hui répandues dans le monde entier et auxquelles, toute pleine de l’esprit de charité divine elle répétait sans cesse comme saint Jean, son patron : « Aimons Dieu de tout notre cœur, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu ».


Elle mourut en 1641 à Moulins. À l’exemple et par l’intercession de sainte Jeanne-Françoise prions Dieu, afin que, connaissant notre faiblesse et confiants en Sa force, nous surmontions par Sa grâce tous les obstacles.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Retenez la belle devise de sainte Jeanne-Françoise : « Mourir à soi pour vivre à Dieu ».

Méditation du jour
Acte de conformité à la volonté de Dieu  suite

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