S. Ruf ou Rufus
12 novembre

S. Ruf, fils de Simon le Cyrénéen, 1er Évêque d’Avignon

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C’est une ancienne tradition de l’Église d’Avignon que saint Ruf, son premier évêque, était fils de ce Simon le Cyrénéen qui aida Jésus à porter sa Croix. On dit que Simon avait quitté la Libye et la ville de Cyrène, sa patrie, après la perte de sa fortune, et qu’il était venu à Jérusalem avec ses deux fils Alexandre et Rufus. Ayant été témoin des merveilles qu’opérait Jésus, il crût en Lui et fût compté parmi Ses disciples. Après l’Ascension du Sauveur, Ruf s’attacha à saint Paul et vint à Rome avec le Docteur des nations. C’est de lui, on le croit, que parle saint Paul, dans l’Épître aux Romains, lorsqu’il dit : « Saluez Rufus, élu dans le Seigneur », — bref éloge qui montre suffisamment la sainteté du bienheureux Ruf.


Il suivit saint Paul en Espagne où cet Apôtre l’établit chef de l’Église de Tortosa naissante. Sur la demande des habitants de Valence émus des merveilles opérées à Tortosa, il envoya dans cette ville quelques-uns de ses disciples pour y porter la lumière de l’Évangile. Il passa ensuite les Pyrénées avec Paul-Serge, que l’Apôtre des gentils avait ordonné évêque de Narbonne, et vint fonder l’Église d’Avignon. Il propagea l’Évangile d’une manière étonnante dans la contrée et fit bâtir, dit-on, une chapelle sur le rocher, où, selon la tradition, Charlemagne fit élever plus tard la basilique de Notre-Dame des Doms.

Comblé d’années et de mérites, saint Rufus s’endormit dans le Seigneur vers l’an 90. Le Martyrologe romain le mentionne le 12 novembre, les Églises d’Avignon et de Tortosa célèbrent sa fête le 14 du même mois.


Son corps a reposé pendant de longs siècles dans l’oratoire qu’il avait fondé. Lorsque la congrégation des chanoines dite de Saint-Ruf se transporta à Valence en Dauphiné, les reliques du Saint furent placées dans la cathédrale d’Avignon et renfermées dans une châsse d’argent. Des mains sacrilèges les ont profanées et dispersées pendant la Révolution.

Ajoutons quelques mots sur la célèbre congrégation de Saint-Ruf, que nous venons de nommer.


La cathédrale d’Avignon fut desservie pendant longtemps par des chanoines qui vivaient en commun, et qui, dans la suite, embrassèrent la règle de saint Augustin, qu’ils observaient encore en 1485, époque de leur sécularisation. Il paraît que, vers le milieu du XIe siècle, ils s’étaient relâchés de leur ferveur primitive puisque, l’an 1039, quatre d’entre eux, savoir : Arnaud, Odilon, Ponce et Durand, animés de l’esprit de Dieu, résolurent de s’en séparer. Voulant pratiquer plus parfaitement la vie commune dans une pauvreté volontaire, ils se retirèrent dans une petite église dédiée en l’honneur de saint Ruf, que Benoît, évêque d’Avignon, leur donna du consentement de son chapitre, avec quelques terres qui en dépendaient. La vie exemplaire qu’ils menaient dans leur nouvelle solitude, leur attira bientôt des compagnons qui se joignirent à eux, et leur petite demeure devint, en peu de temps, un grand édifice. Ils formèrent bientôt une congrégation qui se répandit non seulement en France, mais même en Espagne et en Italie. Elle posséda plusieurs abbayes et prieurés, et reçut de nombreux privilèges des Souverains Pontifes. Elle obtint un office propre et des constitutions particulières, avec pouvoir d’élire un supérieur général, et le monastère de Saint-Ruf, d’Avignon, fut reconnu pour la maison-mère de la congrégation.


Ces religieux demeurèrent dans cette ville jusqu’à ce qu’ils furent contraints d’en sortir par la fureur des Albigeois, qui, en 1210, ruinèrent de fond en comble leur église et leur monastère. Ils vinrent alors à Valence, et s’y construisirent une nouvelle demeure dans l’île Éparvière, qui en est voisine, et que l’abbé Raynaud avait acheté d’Odon [de Crussol], évêque de Valence. Ils dédièrent pareillement l’église à saint Ruf, et ils établirent également ce nouveau monastère chef de toute la congrégation.


[On vient de retrouver, en 2009, les fondations de l’église abbatiale aux grandes dimensions : 70 m sur 17 m]

Parc Saint-Ruf à Valence : portail du palais abbatial construit au XVIIIe siècle

autour du prieuré Saint-James (Saint-Jacques, ou en provençal Saint-Jacme ou James)

À la révolution, l
À la révolution, l'église du prieuré Saint-James est devenue le temple de l'Être Suprême,
puis le temple protestant de Valence à la suite d'un décret impérial de 1806.

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Mais les guerres civiles et religieuses ayant encore ruiné leur établissement de l’île Éparvière, ils transportèrent pour la troisième fois le chef de leur Ordre dans un prieuré qu’ils avaient dans l’enceinte de la ville de Valence ; le roi Henri IV approuva cette translation.


L’ordre de Saint-Ruf donna trois Papes à l’Église, savoir : Anastase IV, Adrien IV et Jules II. Adrien était anglais de nation et s’était mis au service de l’abbaye. Ses vertus et ses talents le firent admettre au nombre des religieux, et quelques temps après, il fut élu général. De graves affaires l’ayant appelé à Rome, Eugène III, qui reconnut son mérite, le fit cardinal, évêque d’Albe, et l’envoya en Norvège, où il prêcha l’Évangile avec tant de succès qu’à son retour il fut élevé sur le Saint-Siège. Il mourut en 1159.


Les cardinaux Guillaume de Vergy, Amédée d’Albret, et Angélique de Grimoald de Grisac, ont été aussi de cette congrégation, qui eut 45 généraux, parmi lesquels on compte plusieurs évêques.

Les chanoines de Saint-Ruf ne donnèrent pas dans les nouveautés du jansénisme. Leur fidélité à l’Église dans cette circonstance fait honneur à leurs sentiments et à leur zèle. Plût à Dieu qu’ils eussent conservé en tout ces excellentes dispositions ! Ils n’auraient pas été des premiers, vers la fin du dernier siècle (XVIIe), à donner l’exemple d’une malheureuse défection. Pendant plus de quatorze ans, ils sollicitèrent leur sécularisation qui fut accordée par le Pape Clément XIV et prononcée par l’évêque de Valence en 1764.


(Les Petits Bollandistes, Vies des Saints, Tome IIIe, page 604, au 22 mars, Bloud et Barral, Paris - 1878.)


Lundi 15 septembre 2025
Les Sept Douleurs de la

Bienheureuse Vierge Marie
2e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Ô Dieu, dans la Passion duquel, suivant la prophétie de Siméon, un glaive de douleur a percé le cœur très doux de la glorieuse Vierge Marie, Votre Mère, faites, dans Votre miséricorde, que célébrant avec respect le souvenir de ses douleurs, nous recueillions les heureux fruits de Votre Passion. Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Mémoire de S. Nicomède, martyr :


Montrez-Vous favorable à Votre peuple, Seigneur, afin que, célébrant les mérites si glorieux de Votre bienheureux Martyr Nicomède, il soit toujours aidé de ses prières pour obtenir Votre miséricorde. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Marie se tenait debout au pied de la Croix où Jésus était suspendu, et, comme l’avait prédit le vieillard Siméon, un glaive de douleur transperça son âme.

Impuissante, « elle voit son doux enfant désolé dans les angoisses de la mort, et elle recueille Son dernier soupir ».

La compassion que son cœur maternel ressent au pied de la croix lui a mérité d’obtenir, sans passer par la mort, la palme du martyre.


Cette fête était célébrée avec une grande solennité par les Servites au XVIIe siècle. Elle fut étendue par Pie VII, en 1817, à toute l’Église, afin de rappeler les souffrances qu’elle venait de traverser dans la personne de son chef exilé et captif, et délivré grâce à la protection de la Vierge.


Comme la première fête des Douleurs de Marie, au Temps de la Passion, nous montre en effet la part qu’elle prit au sacrifice de Jésus, la seconde, au Temps après la Pentecôte, nous dit toute la compassion que ressent la Mère du Sauveur envers l’Église, l’épouse de Jésus qui est crucifiée à son tour et dont la dévotion aux Douleurs de Marie s’accroît dans les temps calamiteux qu’elle traverse.


Saint Pie X a élevé en 1908 cette fête au rang des solennités de deuxième classe.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Profitez des épreuves de la vie pour vous donner à Dieu sans réserve.

Méditation du jour
Ô Marie, je vous aime, surtout au Calvaire  suite

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