S. Lambert, évêque de Vence
26 mai
Almanach des Saints de Provence pour l’année 1902,
contenant le Calendrier romain et le Calendrier provençal. Imprimerie marseillaise, Marseille - 1902.

Cette vie fort belle de saint Lambert fait partie de nos trouvailles bibliographiques provençales.

—> Nous avons ajouté ces jours-ci (mai 2023), un appendice.

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Saint Lambert naquit à Beauduen, village alors du diocèse de Riez, aujourd’hui de celui de Fréjus (1), dans le canton d’Aups, au département du Var. Sa famille était noble et portait, dit-on, le nom de Pelloquin, nom maintenant encore répandu dans le pays. Sa naissance coûta la vie à sa mère.

Il passa sa petite enfance dans la maison paternelle ; puis, très jeune encore, il fut consacré à Dieu et envoyé à Lérins pour y étudier les lettres et se soumettre à la vie monastique. Il s’appliqua à la culture de son esprit, mais surtout il eut soin de son âme, et s’adonna à la pratique de la vertu. Sa piété, sa modestie, son affabilité le rendirent agréable à Dieu et aux hommes.

Il se considérait comme coupable de la mort de sa mère, et il pleurait ce malheur comme un crime ; il multipliait, pour l’effacer, ses austérités, ses jeûnes et ses veilles. Il domptait son corps par la pénitence ; sa prière était incessante. Pendant les trente dernières années de sa vie, il ne prit jamais son repas avant d’avoir lu, debout, tout le psautier.

La réputation de sa sainteté s’étendit hors du monastère, tellement qu’en 1114 l’Église de Vence ayant perdu son évêque, choisit saint Lambert pour le remplacer. Pendant quarante ans, il siégea dans ce diocèse, instruisant les fidèles par ses paroles et plus encore par ses exemples.

Telle était la confiance que tous avaient en son pouvoir auprès de Dieu, que les malades venaient à lui, demandant ses prières, et le sollicitant de les bénir, assurés d’obtenir par son intercession le renouvellement de leurs forces.

Dieu, en effet, se plaisait à glorifier Son serviteur par des prodiges. Un Vendredi Saint, comme on portait à boire aux clercs, il demanda de l’eau. On lui en présenta ; et il fit dessus le signe de la Croix, comme c’était son habitude. Aussitôt elle fut changée en vin. L’ayant goûté et ayant reconnu que c’était du vin, il fit des reproches au domestique qui l’avait servi, et lui commanda à nouveau de lui apporter de l’eau. Mais pour la seconde fois, sa bénédiction la changea en vin. Il ne voulait pas croire qu’on lui eût vraiment servi de l’eau, et pour éviter toute supercherie, il en fit puiser dans un vase, où, en sa présence, on remplit son verre. Mais au signe de la Sainte Trinité, cette eau fut encore transformée en vin. Alors, reconnaissant que c’était un effet de l’action divine, il en but rendant gloire à Dieu, et il en fit boire à ses clercs ; plusieurs, dit son historien, vivent encore et témoignent du miracle.

Pendant sa dernière maladie, il ne cessait de prier. Des villes et des châteaux voisins un grand concours se fit auprès de lui, car tous l’aimaient et voulaient le voir encore une fois, se recommander à lui, et profiter de son crédit auprès de Dieu. Une femme, qui demeurait loin de Vence, et qui était aveugle depuis cinq ans, rêva qu’elle était en présence du Saint, qu’il lui imposait les mains et lui rendait la vue. Réveillée, elle se hâta de recourir au médecin que le Ciel lui avait montré. Elle le pria de la bénir, et saisissant sa main elle la baisa ; à l’instant elle fut guérie.

Comme il approchait de la mort, il entendit du bruit dans l’église. Il en demanda la cause, et on lui répondit que c’étaient les préposés aux funérailles, qui taillaient la pierre et préparaient son tombeau. Il voulut alors qu’on le conduisît pour le voir, et il le bénit lui-même du signe de la Croix. Ensuite il retourna se coucher et se reposa un moment ; puis, en présence de Pierre, évêque d’Antibes, et de Arnaud, évêque de Nice, de son clergé et de son peuple, il fit la disposition de ce qui lui appartenait.

Quelqu’un lui demandant comment il se sentait, il répondit : « Je vais bien, et je crois voir bientôt les biens du Seigneur, dans la terre des vivants ». Ce furent ses dernières paroles ; il mourut, et fut enterré dans sa cathédrale par les deux évêques. Sa mort eut lieu le 26 mai 1154, Anasthase IV étant pape, Frédéric Ier Barberousse empereur et Louis VII roi de France.

Son historien relate les miracles accomplis à son tombeau ; il raconte, entre autres merveilles, qu’au jour anniversaire de son enterrement, il coula de sa tombe une eau abondante, qui fut recueillie, et qui fut un remède efficace contre toute sorte de maux.

La Vie de saint Lambert a été écrite par un de ses contemporains, qui avait vu par lui-même tout ce qu’il raconte, ou l’avait appris de la bouche des témoins.

L’original existait dans les archives de la cathédrale de Vence ; Barral l’a édité, dans la Chronologie de Lérins, T. I, p. 180.

APPENDICE :

Fréjus n’est plus le siège épiscopal dans le Var, mais Toulon qui a pris le nom de diocèse de Fréjus-Toulon en 1957, conservant l’Histoire de ce diocèse presque antique. Il faut dire que Toulon (Ve siècle) comme Fréjus (IVe siècle) étaient des diocèses très anciens que l’histoire locale a quelque peu bouleversés avec les invasions des Sarrasins, la dépopulation de l’arrière-pays, l’ancien évêché de Grasse absobé par celui de Fréjus, etc.

Né alors dans le diocèse de Riez dans nos Basses-Alpes (dites maintenant Alpes de Haute-Provence), saint Lambert vécu sa jeunesse dans cette région et fut scolarisé à Riez. D’où cette autre désignation de saint Lambert de Riez.

Confié aux moines de Lérins, saint Lambert a douze ans. Plus tard, il veut être moine ce à quoi son père s’oppose énergiquement pendant deux ans. À seize ans, son père ayant cédé, il devient un moine de plus en plus exemplaire.

Quant au monastère des îles de Lérins (sur l’île Saint-Honorat), où saint Honorat fonda son monastère, la juridiction le concernant dépend du diocèse regroupé de Fréjus-Toulon, depuis que l’évêque de Fréjus a racheté aux enchères le monastère, après la révolution qui vendait les « biens nationaux ».


Lundi 8 décembre 2025
>IMMACULÉE CONCEPTION

de la Bienheureuse Vierge Marie
1re classe

Temps de l’Avent

Mémoire de la deuxième semaine de l’Avent


Oraison - collecte
Ô Dieu, qui, par l’Immaculée Conception de la Vierge, avez préparé à Votre Fils une demeure digne de Lui, nous Vous en supplions, Vous qui, en prévision de la mort de ce même Fils, l’avez préservée de toute tache, accordez-nous, par son intercession, qu’étant purifiés de nos fautes, nous parvenions jusqu’à Vous. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.


Mémoire de la férie de l’Avent :


Excitez nos cœurs, Seigneur, à préparer les voies de Votre Fils unique, afin que nous soyons rendus dignes de Vous servir avec des âmes purifiées par Son avènement. Lui qui vit et règne avec Vous, dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Ayant décidé de toute Éternité, de faire de Marie la Mère du Verbe incarné, Dieu voulut qu’elle écrasât dès le premier instant de sa conception la tête du serpent.

Il l’entoura « d’une parure de sainteté » et fit de son âme, « qu’Il préserva de toute tache, une habitation digne de Son Fils ». Dès le VIIIe siècle, on commémorait en Orient le 9 décembre, au IXe siècle, en Irlande, le 3 mai et au XIe siècle, en Angleterre, le 8 décembre la fête de la « Conception » de la Vierge.


Les bénédictins avec saint Anselme, et les franciscains avec Duns Scot (mort en 1308) furent favorables à la fête de « l’immaculée Conception » célébrée dès 1128 dans les monastères anglo-saxons. Au XVe siècle, le Pape Sixte IV, franciscain, fit construire au Vatican la chapelle Sixtine en l’honneur de la Conception de la Vierge.


Et le 8 décembre 1854, Pie IX proclama officiellement ce grand dogme en se faisant l’écho de toute la tradition chrétienne que résume la parole de l’Ange : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes ». « Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous », dit avec vérité le verset alléluiatique de la Messe.


Comme l’aurore, messagère du jour, Marie précède l’Astre qui illuminera bientôt le monde des âmes. Introductrice de son Fils, c’est elle qui se présente la première dans le cycle liturgique.


Demandons à Dieu « de nous guérir et de nous délivrer de toutes nos fautes », afin que, recevant cette vertu qui est propre à la fête de l’Immaculée, nous soyons plus dignes d’accueillir Jésus dans nos cœurs lorsqu’Il y viendra le 25 décembre.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Répétez souvent : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » et portez la Médaille miraculeuse.


Méditation du jour
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