Ste Rose de Lima
30 août

RÉSUMÉ :

Cent ans après la découverte du Nouveau Continent, naquit à Lima, capitale du Pérou, la vierge Rose, la première fleur de sainteté qu’ait produite l’Amérique méridionale.

Son nom lui fut donné parce qu’un jour le visage de cette enfant apparut merveilleusement transfiguré et ayant toute la beauté d’une rose. Elle y ajouta celui de la Sainte Vierge, voulant qu’on l’appelât désormais Rose de Sainte-Marie.

Fécondée par la rosée divine de la grâce, elle poussa de magnifiques fleurs de virginité et de patience. Dès l’âge de cinq ans, elle fit en effet le vœu de toujours rester vierge et de prendre Jésus pour époux.

Pour éviter plus tard d’être contrainte au mariage elle coupa sa riche chevelure. Ayant reçu l’habit du Tiers-Ordre de saint Dominique, elle s’adonna à la prière et à de rudes mortifications.

À l’âge de trente-et-un ans, le 29 août 1617, son époux divin vint la chercher, et parée de l’éclat de sa beauté, elle alla triomphante dans la cour du Roi céleste.

Sainte Rose de Sainte-Marie, première fleur de sainteté de l’Amérique du Sud.
(Collection personnelle, photo Abbé JMS)

707

L’Asie, l’Europe et l’Afrique avaient été arrosées par le sang d’un grand nombre de Martyrs, et avaient, depuis plusieurs siècles, produit une multitude innombrable de Saints, que les vastes régions de l’Amérique étaient encore plongées dans les plus épaisses ténèbres de la barbarie et de l’ignorance. La lumière de la Foi y fut enfin portée par un effet de la miséricorde divine ; sainte Rose devint un des plus beaux ornements de cette église naissante, et fut la première à laquelle on décerna publiquement un culte religieux.


Elle était d’extraction espagnole, et naquit à Lima, dans le Pérou, en 1586, Sixte V étant Pape, Rodolphe II empereur romain germanique, Philippe II le roi prudent roi d’Espagne et Henri III roi de France. Elle reçut au baptême le nom d’Isabelle ; mais les couleurs délicates de son visage lui firent donner celui de Rose. Elle montra, dès ses premières années, une grande patience dans les souffrances, et un amour extraordinaire pour la mortification. Étant encore enfant, elle jeûnait trois jours de la semaine au pain et à l’eau, et ne vivait les autres jours que d’herbes et de racines, mal assaisonnées. Sainte Catherine de Sienne fut le modèle qu’elle se proposa dans ses exercices. Elle avait en horreur tout ce qui était capable de la porter à l’orgueil et à la sensualité, et se faisait un instrument de pénitence de toutes les choses qui auraient pu communiquer à son âme le poison de ses vices. Les éloges que l’on donnait continuellement à sa beauté, lui faisaient craindre de devenir pour les autres une occasion de chute : aussi lorsqu’elle devait paraître en public, elle se frottait le visage et les mains avec l’écorce et la poudre du poivre des Indes, qui, par sa qualité corrosive, altérait la fraîcheur de sa peau. Quel sujet de confusion pour les femmes qui ne sont occupées que de parures, et qui tendent des pièges si dangereux à l’innocence ! On admire la sainte cruauté qu’exerçaient contre eux-mêmes saint Benoît, saint Bernard, saint François d’Assise ; leur but était de se fortifier contre les attaques du démon ; mais sainte Rose se punissait elle-même pour préserver les autres du danger.


Elle ne se borna pas à employer les moyens dont nous venons de parler, pour se prémunir contre les ennemis du dehors et contre la révolte de ses sens ; elle savait que la victoire lui servirait peu, si elle ne mourait à elle-même, en crucifiant dans son cœur l’amour propre, qui est la source de toutes les autres passions. De tout nos ennemis, c’est celui qu’il est le plus difficile et le plus important de vaincre. Tant qu’il règne en nous, il ternit par son souffle empoisonné l’éclat de nos vertus ; souple et délié, il prend toutes sortes de formes, se glisse jusque dans nos meilleures œuvres, et se recherche lui-même jusque dans nos prières et nos jeûnes. Sainte Rose en triompha par une humilité profonde et par un renoncement parfait à sa propre volonté. Elle obéissait à ses parents dans les plus petites choses, et tout le monde était étonné de la docilité et de la patience qu’elle montrait dans tout ce qui lui arrivait.


Ses parents étant tombés d’un état d’opulence dans une grande misère, elle entra dans la maison du trésorier Gonsalvo, et pourvut à leurs besoins en travaillant presque nuit et jour. Mais, malgré la continuité de son travail, elle n’interrompait jamais le commerce intime qu’elle entretenait avec Dieu. Peut-être n’eût-elle point pensé à changer d’état, si ses amis ne l’eussent pressée de se marier. Pour se délivrer de leurs sollicitations, et pour accomplir plus facilement le vœu qu’elle avait fait de rester vierge, elle entra chez les religieuses du tiers-ordre de saint Dominique. Son amour pour la solitude lui fit choisir une petite cellule écartée. Elle y pratiqua tout ce que la pénitence a de plus rigoureux. Elle portait sur sa tête un cercle garni en dedans de pointes aiguës, à l’imitation de la couronne d’épines que le Sauveur avait portée. Cet instrument de pénitence lui rappelait le mystère de la Passion qu’elle ne voulait jamais perdre de vue. À l’entendre parler d’elle-même, elle n’était qu’une misérable pécheresse, qui ne méritait pas de respirer l’air, de voir la lumière du jour et de marcher sur la terre ; de là ce zèle à louer la divine miséricorde, dont elle éprouvait si particulièrement les effets. Lorsqu’elle parlait de Dieu, elle était comme hors d’elle même ; et le feu qui la brûlait intérieurement rejaillissait jusque sur son visage. C’est ce qu’on remarquait surtout quand elle était devant le Saint Sacrement, et qu’elle avait le bonheur de communier. Une ferveur aussi grande et aussi soutenue lui mérita plusieurs grâces extraordinaires.


Elle fut éprouvée, pendant quinze ans, par de violentes persécutions de la part des personnes du dehors, ainsi que par des sécheresses, des aridités et beaucoup d’autres peines intérieures. Mais Dieu, qui ne permettait ces épreuves que pour perfectionner sa vertu, la soutenait et la consolait par l’onction de Sa grâce. Une maladie longue et douloureuse lui fournit une nouvelle occasion de pratiquer la pénitence. « Seigneur, disait-elle souvent alors, augmentez les souffrances, pourvu qu’en même temps Vous augmentiez Votre amour dans mon cœur ». Enfin elle entra dans la bienheureuse éternité, le 24 août 1617, dans la trente et unième année de son âge, Paul V étant Pape, Matthias Ier empereur, Philippe III roi d’Espagne et Louis XIII roi de France.


Jeudi 21 août 2025
Ste Jeanne-Françoise

Frémiot de Chantal,

veuve
3e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui, après avoir embrasé de Votre amour la bienheureuse Jeanne-Françoise, lui avez donné la force d’âme admirable qui la fit avancer en perfection dans toutes les situations de la vie, et qui avez voulu orner par elle Votre Église d’une nouvelle famille religieuse ; faites, en considération de ses mérites et de ses prières, que, conscients de notre faiblesse, mais confiants en Votre secours, nous puissions, à l’aide de la grâce céleste, surmonter tout ce qui nous est contraire. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Comme Marie, dont nous venons de célébrer l’Assomption, sainte Jeanne-Françoise de Chantal fut épouse, mère et veuve. Comme saint Bernard, elle naquit à Dijon et reçut au baptême le nom de Jeanne, parce que ce jour-là, 23 janvier 1572, le calendrier portait le nom de saint Jean l’Aumônier. Celui de Françoise qu’elle ajouta, lors de sa Confirmation, nous rappelle le doux Saint de Genève.


Comme autrefois saint Benoît et sainte Scholastique, comme saint François d’Assise et sainte Claire, saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise, correspondant aux desseins de la divine Providence, unirent leurs pieux efforts et illustrèrent l’Église par la « fondation d’une nouvelle famille ».


À la mort du baron de Chantal (1601), la jeune veuve se consacre au Seigneur par le vœu de chasteté perpétuelle, et elle écrit avec un fer rouge sur sa poitrine le nom de Jésus. Femme forte, elle quitta tout pour acheter à ce prix la perle précieuse de la vie religieuse. De ses six enfants il lui en restait encore quatre et son vieux père. « Arrêtons le cours de nos larmes, lui dit ce vénérable vieillard, pour faire plus d’honneur à la sainte volonté de Dieu ».


Son fils, Celse-Bénigne, s’oppose au départ de sa mère et se couche en travers de la porte : « Si je ne puis vous retenir, du moins vous passerez sur le corps de votre fils ». Madame de Chantal lutte contre les révoltes de son cœur, et, après avoir laissé couler librement ses larmes, elle s’arme de force et passe sur le corps de son fils. Elle devint la mère de nombreuses vierges de l’Ordre de la Visitation, aujourd’hui répandues dans le monde entier et auxquelles, toute pleine de l’esprit de charité divine elle répétait sans cesse comme saint Jean, son patron : « Aimons Dieu de tout notre cœur, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu ».


Elle mourut en 1641 à Moulins. À l’exemple et par l’intercession de sainte Jeanne-Françoise prions Dieu, afin que, connaissant notre faiblesse et confiants en Sa force, nous surmontions par Sa grâce tous les obstacles.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Retenez la belle devise de sainte Jeanne-Françoise : « Mourir à soi pour vivre à Dieu ».

Méditation du jour
Acte de conformité à la volonté de Dieu  suite

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