N° 1734-1735 10-7-2016
LES PALINODIES DE Mgr LEFEBVRE

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Il est très pénible, très douloureux, de subir en permanence les conséquences des positions contrastées voire contradictoires de ceux qui sont supposés être des repères, des guides, des modèles. C’est bien une des conséquences de la crise dans l’Église… L’Autorité ne s’exerce plus et chacun fait sa petite église. Pour une grande partie des traditionalistes, Mgr Marcel Lefebvre a été, est encore une référence. J’ai écrit ici naguère ce que je devais à cet archevêque d’Église dans Suivent-ils vraiment Mgr Lefebvre ? (Voir Bulletin Dominical N° 1347 du 8 février 2009, et le numéro suivant. Également sur mon site cassicia.com onglet « Bulletin Dominical » puis « Archives 2009 » et « N° 1347 »).

SI JE SACRAIS (…), JE SERAIS SCHISMATIQUE !

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Un honorable correspondant me demande la référence de la percutante et doctrinale réponse (voir Bulletin Dominical N° 1156 du 12 juin 2005) faite par Mgr Lefebvre à une journaliste (d’ailleurs traditionaliste elle-même, et dans une revue non moins considérée comme telle).


Comme souvent, nous sommes d’un côté dans l’affirmation claire et doctrinale, et puis à la manière militaire à peine caricaturée : « Après l’ordre, le contrordre ! », et finalement le désordre. Dans les armées de presque tous les pays, la chose peut éventuellement se comprendre car les ordres militaires sont régis en fait par le pouvoir politique dont on sait l’opportunisme habituel. D’où des situations dramatiques comme celle de l’affaire de Nouméa en mai 1988 dont on a fait un film d’ailleurs très discuté. Mais dans le beau pays du « est, est ; non, non » on ne bricole pas de cette façon : « Sit autem sermo vester : “Est, est ; non, non” ; quod autem his abundantius est, a malo est. Mais que votre parole soit : “Oui, oui ; non, non” ; car ce qui se dit de plus vient du mal » (Mt., V, 37). C’est en effet tout l’intérêt de la morale (catholique) et de la religion qui va avec : la permanence indéfectible de la Vérité. Que serait d’ailleurs une vérité à géométrie variable selon le choix capricieux (ou arbitraire) des individus ?


Commençons donc par l’ordre avant le contrordre… l’ordre de la Veritas. C’était le samedi 11 avril 1987. Mgr Lefebvre était à Nantes pour l’inauguration de la nouvelle chapelle du prieuré de sa Fraternité à l’issue de laquelle il a accordé un entretien à Michèle Reboul paru dans Monde et vie du 15 mai 1987, page 12. Depuis quelques années en effet, l’évêque se souciait de sa succession. Petite parenthèse :


DURS ET MOUS, ULTRAS ET LIBÉRAUX


Je suis entré au séminaire en 1972, avec la deuxième promotion qui fit ses études entièrement à Écône. Il me faut préciser que j’ai toujours pu observer dans la Fraternité naissante la faille permanente — due à Mgr Lefebvre lui-même — : accueil bienveillant de tous sans vraie sélection, fermeté de ses propos avec les « durs » et faiblesse avec les « mous », ardent à dénoncer les erreurs du Vatican et très « diplomate » avec lui. Dans une conférence aux séminaristes, il nous raconta sa rencontre avec Paul VI : « Après lui avoir indiqué les étapes de ma carrière, Paul VI m’a alors dit : “Vous êtes donc diplomate ?” — Tant soit peu très saint père, tant soit peu, lui répondis-je ».


MON ENTRETIEN AVEC Mgr LEFEBVRE

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L’année de mon ordination sacerdotale en 1977, l’atmosphère au séminaire à Écône était pénible : il y avait vraiment deux fortes tendances opposées, ce qui a abouti au véritable coup d’état dans la Fraternité cette année-là au moment des ordinations avec le renvoi d’une vingtaine de séminaristes (d’aucuns diraient que je l’ai échappé belle puisque j’étais parmi les principaux visés).


Bien avant, la tendance « molle », ou « libérale », avait pris de l’importance avec le premier directeur du séminaire l’abbé Jacques Masson, malgré le renfort des vocations tardives de l’année 1972. Les attaques plus ou moins sournoises contre ceux qu’ils appelaient les « ultras » devenant vraiment pénibles, et sans réaction de Mgr Lefebvre (mal informé ?), je me décidais à aller le voir dans son bureau : j’y ai passé trois heures… Nous avons fait un (grand) tour d’horizon (lequel fait toujours 360°) et je lui ai vraiment ouvert mon cœur, ce qu’il a je crois apprécié et la suite l’a montré. Nous avons évoqué la situation intérieure du séminaire et l’avenir de la Fraternité. La conclusion de l’évêque a été très claire et impressionnante.


(à suivre)

CROIX et PRÉCIEUX SANG

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La Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, imprégnée de Son précieux Sang, triomphe pour l’Éternité. C’est par cette Croix, c’est par ce Précieux Sang que nous avons été rachetés, c’est par eux que nous serons sauvés si nous sommes trouvés fidèles au moment de notre Jugement.

Médaille en argent 1er titre

(diamètre : 44 mm, épaisseur : 2,2 mm, poids : 31,58 g)

Giovanni Lanfranco (1582 - 1647) peintre italien baroque (école de Parme).
Giovanni Lanfranco (1582 - 1647) peintre italien baroque (école de Parme).

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Pour nous aider à méditer

Voilà comme ceux qui oublient les ordonnances de Dieu, qui font des interprétations ou qui veulent faire des prudents sur les choses commandées se mettent en péril de mort ; car tout leur travail accompli selon la propre volonté ou la discrétion humaine n’est digne que du feu. (Saint François de Sales, Sermons recueillis, LIV)

Recommandation spirituelle de la semaine

En ce mois du Précieux Sang, n’oublions pas de méditer le prix de notre âme rachetée par tout le Sang versé par Jésus pour nous sauver de l’enfer. Et offrons nos misères, nos peines, nos pénitences, nos sacrifices en union avec ceux de Notre Seigneur Lui-même. C’est toute l’importance du vrai Sacrifice de la Messe dont la plupart sont aujourd’hui si cruellement privés par nos négligences.


Mercredi 20 août 2025
S. Bernard,

abbé et docteur de l’Église
3e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Ô Dieu, qui  avez fait à Votre peuple la grâce d’avoir le bienheureux Bernard, pour ministre du salut éternel, faites, nous Vous en prions, que nous méritions d’avoir pour intercesseur dans les Cieux celui qui nous a donné sur terre la doctrine de vie. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
L’Église aime à célébrer après la fête de l’Assomption saint Bernard, le Docteur aux paroles de miel, Doctor mellifluus, dont le principal titre de gloire fut d’avoir chanté, avec une indicible tendresse et une ardente piété, dans ses prières, dans ses ouvrages et dans ses sermons, les grandeurs de Marie.


Né en 1091, en Bourgogne, d’une noble famille, il sut, dès l’âge de vingt-deux ans, gagner à Jésus-Christ trente gentilshommes qui embrassèrent avec lui la vie monastique à Cîteaux.

L’Ordre Cistercien, cette branche sortie du vieux tronc bénédictin, y acquit une vigueur nouvelle qui lui permit de couvrir de ses rejetons l’Europe entière. « Le juste fleurira comme le palmier, il se multipliera comme le cèdre du Liban ». Et dans le célèbre monastère que saint Bernard fonda, peu après, dans « le val d’Absinthe », sur la rive gauche de l’Aube, et dont il fut le premier Abbé, chaque jour, il répandait sur une communauté de 700 moines les trésors de doctrine et de sagesse que Dieu lui avait départis et qui rendent à jamais son nom immortel.


Moine austère, grand orateur chrétien et savant docteur, il fut le flambeau, dont parle l’Évangile, qui éclaira le monde au XIIe siècle et lui imprima le caractère chrétien qui le distingue. Le Pape Eugène III, qui avait été formé par lui à la vie monastique, sollicite et reçoit ses conseils ; au Concile d’Étampes, il met fin à un schisme qui, en opposant Anaclet à Innocent II, troublait le clergé et le peuple de Rome.

Il est consulté par Guillaume d’Aquitaine, par la duchesse de Lorraine, par la comtesse de Bretagne, par Henri fils du roi de France, par Pierre fils du roi de Portugal, par Louis VI, Louis VII, Conrad, Lothaire et par l’abbé de Saint-Denis. Il terrasse, au Concile de Laon, le célèbre docteur Abélard, et démasque avec sa puissante logique les erreurs d’Arnaud de Brescia et de Pierre de Bruys.

Il s’attaque enfin à l’islamisme et, prêchant la seconde croisade à Vézelay, il soulève par son entraînante éloquence la vieille Europe tout entière.


Saint Bernard mourut à Clairvaux le 20 août 1153, et son corps fut déposé aux pieds de l’autel de la Vierge.

Il laissait après lui cent soixante monastères qu’il avait fondés en Europe et en Asie. Ses écrits, pleins d’une doctrine inspirée par la sagesse divine, le firent mettre au rang des Docteurs de l’Église universelle par Pie VIII.

 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Cherchez dans l’oraison assidue la science des Saints.

Méditation du jour
Aussi puissante que miséricordieuse  suite

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