N° 1306
Extrait de ce numéro : Terre Française, terre Catholique

La première mission catholique aux îles Wallis-et-Futuna

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Suite du Bulletin Dominical : N° 1305

Wallis-et-Futuna est, ce que savent tous les Français, un territoire français d’outre-mer, dans le Pacifique, au Nord-Est des îles Fidji, d’une superficie de 255 à 274 km2 (selon les dictionnaires, en fonction sans doute des marées ou des éruptions volcaniques…) où habitaient en 2003 (estimation approximative…) 15.585 de nos concitoyens et largement autant d’émigrés en Nouvelle-Calédonie. Puisque nous y sommes, précisons (docti cum libro…) que découvert en 1767 par l’anglais Samuel Wallis, l’archipel devint protectorat français en 1888 et, depuis 1959, il constitue un territoire d’outre-mer (T.O.M.). On écrit même dans ces dictionnaires : population catholique à 99% ! (1% ? une partie des fonctionnaires métropolitains ?)

Notons la « ligne de changement de date » tout près de laquelle se trouvent nos îles qui sont donc les premières à changer de jour.

SAINT PIERRE CHANEL, fête le 28 avril voir S. Pierre Chanel

C’est en novembre 1837 qu’arrivent sur l’île de Futuna (à 200 km de celle de Wallis, à 3.000 km de Tahiti, aux antipodes de la métropole : à 22.000 km) le R.P. Pierre Chanel, un des tout premiers religieux de la congrégation des Maristes, et le Frère Marie. Dans ce petit royaume de sauvages païens (« Je suis affligé à la vue du fléau qui pèse sur l’île ») d’un millier de sujets (aujourd’hui plus de 5.000), divisés en deux tribus se faisant souvent la guerre, il y avait quelques anglais dirigés par un trafiquant qui s’occupait à l’occasion de politique locale…

CIVILISATION CATHOLIQUE

La seule présence de ce prêtre, avec le religieux-Frère qui l’accompagnait, marquait une différence profonde. C’était sans doute le fait de « Blancs ». Mais ce serait vraiment court de s’arrêter à cette explication. N’oublions pas que Hollandais et Anglais étaient passés par là et étaient même encore là (pas très catholiques il est vrai…).

Très tôt, les gens ont compris que les cases du missionnaire étaient des endroits protégés. Trois mois à peine après son arrivée, déjà de grands changements étaient observables. Un prisonnier s’attend à être exécuté (comme à l’ordinaire) : « Des cérémonies de guerre, des harangues militaires des plus hardies. Le pauvre Rokota n’a pas le courage de manger ; il se prépare à la mort. Le roi et tous les chefs disent [alors] qu’il ne sera pas tué, et cela pour imiter la manière de faire des Blancs, qui conservent la vie à leurs prisonniers » note dans son Journal (mardi 27 février 1837), le missionnaire après ses interventions.

Quinze jours plus tôt, un chef de clan se présente à la case du missionnaire où se trouvait Thomas un interprète. « Il promet deux femmes à Thomas de la part du roi, s’il veut prêter son fusil pour la guerre (en note : il n’y avait alors dans l’île que quelques vieilles armes achetées très cher aux navires de passage). Il nous en offre aussi, au Frère et à moi [pourtant sans arme, mais à cause de certaines habitudes de certains Blancs…]. Satisfait de notre refus, il part, et Thomas avec lui… » (mercredi 14 février 1837). Apprécions le « satisfait »…

LE ROI PAÏEN À LA MESSE…

« 28 décembre 1837. Saints Innocents. Ma douzième Messe à Futuna. (…) Le roi de Singavé y assiste, ainsi que ses chefs et d’autres personnes. » « 1er janvier 1838. Pour la quatorzième fois, j’ai le bonheur d’offrir le saint sacrifice de la Messe. Plusieurs hommes et femmes, qui reviennent de la vallée de Singavé s’y trouvent pour la première fois et d’une manière fort tranquille. Tout leur paraît bien beau ». Et pourtant il n’y avait ni guitare, ni jazz, ni langue vernaculaire pour les appâter… Notons ce qui a dû faire sourire notre missionnaire : « 6 janvier 1838. 17e Messe. Épiphanie. Le roi arrive tandis que nous sommes occupés à préparer notre autel. Il assiste à la Messe ainsi que plusieurs autres personnes. Nous déjeunons avec lui après notre action de grâces. »

Suite dans un prochain Bulletin Dominical : voir N° 1310-1311

Pour nous aider à méditer

Les princes et les grands seigneurs ont pour l’ordinaire en naissant ce que le simple peuple s’efforce d’acquérir avec bien de la peine. Que si quelque chose leur manque, ils peuvent tout en Celui qui leur a tout donné, et il leur suffit de vouloir pour être assez puissants. Mais afin que leur volonté soit plus conforme à la règle de toute bonne volonté, leur perfection doit être de vouloir seulement ce que Dieu veut. Or il est vrai que Dieu ne veut autre chose d’un prince, sinon qu’en régissant tous ses sujets avec crainte et amour, il aime et craigne Dieu avec une crainte filiale et un amour très pur, très saint et très cordial. »

(S. François de Sales, Lettres, MDCCCLXXII). voir Accueil : Présentation générale #268-1

Notes tirées du sermon

La médiation parfaite de Notre Seigneur nous est acquise par les mérites de Sa Passion. Aussi nous suffit-il de nous adresser au Père au Nom de Son Fils pour obtenir ce que nous demandons (et qui correspond à ce que Dieu attend que nous Lui demandions, pour Sa gloire, pour notre vrai bien).

« Mais hélas ! nous sommes de pauvres gens ; nos prières sont si froides, si faibles, lâches et tièdes ! Certes, il y a bien de la différence et disproportion entre celles des Bienheureux et les nôtres. Ô Dieu, ces glorieux Saints prient continuellement et sans se lasser ; leur félicité est de perpétuellement chanter les louanges de Dieu, mais avec tant de ferveur, de profonde humilité, d’amour et de fermeté qu’elles sont d’un prix et d’une valeur incompréhensibles. Et les nôtres, chétives, viles et impures, étant mêlées parmi les leurs reçoivent une force et vertu admirable. Il en prend, tout de même comme d’une goutte d’eau qui est jetée dans un tonneau de vin, laquelle vient à quitter ce qu’elle était et à se convertir en vin ; ainsi nos prières étant présentées à la divine Majesté en union de celles des Saints glorieux, perdent leur faiblesse et prennent la force, vigueur et vertu des leurs.

« Par ce divin mélange elles se rendent encore précieuses devant Dieu et méritoires pour nous et pour nos prochains, car la charité et l’amour divin ne veulent pas que l’on travaille seulement pour soi, mais aussi pour autrui. »

« (…) Il n’y a point de doute que NSJC ne demande pour nous le Royaume des Cieux, qui Lui appartient et qu’Il nous a gagné au prix de Son sang et de Sa vie, et pour ce Il le demande comme chose qui Lui est due par justice ; de même pour toutes les autres demandes qu’Il adresse à Son Père. » (Sermons, LI) Mais cette médiation devient en quelque sorte superflue si nous sommes vraiment de Ses amis, car alors le Père nous aime comme Il aime Son Fils.

Recommandation spirituelle de la semaine

Montrons bien notre amour pour Notre Seigneur en L’accompagnant pendant les Rogations jusqu’au Mont des Oliviers d’où Il S’élèvera dans les Cieux pour nous préparer notre place. De l’agonie, passons à l’exaltation.


Mercredi 20 août 2025
S. Bernard,

abbé et docteur de l’Église
3e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Ô Dieu, qui  avez fait à Votre peuple la grâce d’avoir le bienheureux Bernard, pour ministre du salut éternel, faites, nous Vous en prions, que nous méritions d’avoir pour intercesseur dans les Cieux celui qui nous a donné sur terre la doctrine de vie. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
L’Église aime à célébrer après la fête de l’Assomption saint Bernard, le Docteur aux paroles de miel, Doctor mellifluus, dont le principal titre de gloire fut d’avoir chanté, avec une indicible tendresse et une ardente piété, dans ses prières, dans ses ouvrages et dans ses sermons, les grandeurs de Marie.


Né en 1091, en Bourgogne, d’une noble famille, il sut, dès l’âge de vingt-deux ans, gagner à Jésus-Christ trente gentilshommes qui embrassèrent avec lui la vie monastique à Cîteaux.

L’Ordre Cistercien, cette branche sortie du vieux tronc bénédictin, y acquit une vigueur nouvelle qui lui permit de couvrir de ses rejetons l’Europe entière. « Le juste fleurira comme le palmier, il se multipliera comme le cèdre du Liban ». Et dans le célèbre monastère que saint Bernard fonda, peu après, dans « le val d’Absinthe », sur la rive gauche de l’Aube, et dont il fut le premier Abbé, chaque jour, il répandait sur une communauté de 700 moines les trésors de doctrine et de sagesse que Dieu lui avait départis et qui rendent à jamais son nom immortel.


Moine austère, grand orateur chrétien et savant docteur, il fut le flambeau, dont parle l’Évangile, qui éclaira le monde au XIIe siècle et lui imprima le caractère chrétien qui le distingue. Le Pape Eugène III, qui avait été formé par lui à la vie monastique, sollicite et reçoit ses conseils ; au Concile d’Étampes, il met fin à un schisme qui, en opposant Anaclet à Innocent II, troublait le clergé et le peuple de Rome.

Il est consulté par Guillaume d’Aquitaine, par la duchesse de Lorraine, par la comtesse de Bretagne, par Henri fils du roi de France, par Pierre fils du roi de Portugal, par Louis VI, Louis VII, Conrad, Lothaire et par l’abbé de Saint-Denis. Il terrasse, au Concile de Laon, le célèbre docteur Abélard, et démasque avec sa puissante logique les erreurs d’Arnaud de Brescia et de Pierre de Bruys.

Il s’attaque enfin à l’islamisme et, prêchant la seconde croisade à Vézelay, il soulève par son entraînante éloquence la vieille Europe tout entière.


Saint Bernard mourut à Clairvaux le 20 août 1153, et son corps fut déposé aux pieds de l’autel de la Vierge.

Il laissait après lui cent soixante monastères qu’il avait fondés en Europe et en Asie. Ses écrits, pleins d’une doctrine inspirée par la sagesse divine, le firent mettre au rang des Docteurs de l’Église universelle par Pie VIII.

 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Cherchez dans l’oraison assidue la science des Saints.

Méditation du jour
Aussi puissante que miséricordieuse  suite

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