L’envie est une tristesse
provoquée par le bien du prochain.
C’est pourquoi jamais la tristesse,
jamais les chagrins
ne manquent à l’envieux.
Le champ du prochain est-il fertile ?
Sa maison a-t-elle en abondance tous les agréments de la vie ?
Lui-même jouit-il de quelques avantages ?
Autant d’aliments au mal de l’envieux
et d’accroissement à ses souffrances.
Il ressemble à un homme nu que tout sert à blesser.
Quelqu’un est-il fort
et bien portant ?
C’est un coup pour l’envieux.
Tel autre jouit-il d’une beauté supérieure ?
Pour l’envieux, nouvelle blessure.
Celui-ci sort-il du commun par les qualités de son esprit ?
Sa prudence
ou son éloquence
en font-elles un sujet d’admiration
et d’émulation ?
Celui-là est-il riche,
somptueux dans ses générosités
et ses distributions aux pauvres,
et recueille-t-il de ses obligés beaucoup de louanges ?
Autant de traits qui l’atteignent en plein cœur.
(Saint Basile, Docteur de l’Église universelle)