La Foi est une source de joie intense,
surtout lorsqu’elle est accompagnée des vertus qu’elle suggère
et qu’elle donne la force de pratiquer,
donnant ainsi lieu à l’amour,
à la confiance,
à la reconnaissance.
Mais aussi elle est une occasion de profonde tristesse
lorsqu’elle se sent menacée,
affaiblie
par l’intervention de l’erreur
et du péché
qui se glissent dans une âme croyante ;
c’est alors la crainte,
l’angoisse,
le trouble
dus aux protestations d’une Foi
qui se sent en danger.
En réalité il n’y a pour une âme chrétienne qu’une joie pure
et féconde
d’où lui viennent tous les biens
et qui contient toutes les espérances les plus sublimes,
celles de la sanctification
et du salut !
Cette joie réside tout entière dans une Foi pure,
vivante,
ardente,
capable de tous les sacrifices.
Mais aussi il n’y a pour elle qu’une seule tristesse vraiment digne de ce nom,
qui renferme tous les malheurs les plus redoutables
et l’expose aux irréparables détresses ;
c’est la perte de la Foi
avec laquelle disparaissent finalement
toutes les vertus
et toutes les espérances.
(R.P. Gerest, o.p.)
[À l’origine de la mission dominicaine de Hanoï, au Viêtnam, au début des années trente, se trouvent les pères Gerest, Aubert et Devautour. Ils arrivent au Tonkin pour fonder un foyer d’étudiants viêtnamiens, la Maison Lacordaire. Comme sa transformation en établissement secondaire a échoué, la Province de Lyon prononce sa fermeture en 1936 et les Pères regagnent la métropole.]