Jésus sans la croix,
c’est trop doux.
La croix sans Jésus,
c’est trop lourd.
La croix en l’air,
c’est chimérique
et tompeur.
Que faut-il donc ?
La croix pratique,
mêlée à la vie commune.
La croix qui semble déraisonnable
et injuste.
La croix qui lasse
par sa continuité.
La croix peu apparente,
vu sa vulgarité.
Voilà mon plan de vie terrestre.
Voilà le gage de l’Éternité.
Pardon, mon Dieu,
des croix méconnues,
négligées,
repoussées,
profanées,
calomniées.
Je veux à l’avenir tout convertir en croix ;
fussent-elles mille,
elles seront une,
mais divine.
(R.P. Cormier, o.p.)