Le Maître nous met sur la terre
pour une journée de travail.
Il nous fixe un coin de champ à cultiver,
une longueur de route à aplanir,
une œuvre à accomplir.
Chacun la sienne
et chacun à sa place.
Le Maître commande,
c’est Son droit.
Nous sommes les serviteurs
et c’est notre devoir d’obéir.
Il n’y a rien là d’humiliant,
rien qui sente la corvée
ou « l’esclavage ».
Ce n’est qu’honneur,
dignité,
sagesse
et bénéfice.
Le Maître étant ce qu’Il est,
s’appeler Son serviteur
c’est prendre le plus beau nom
qui se puisse porter
et c’est sur le front,
tout en peinant,
non pas avoir honteusement une casquette de condamné,
mais c’est avoir une couronne royale.
Le service accompli,
le Maître paie.
Pour salaire,
juste
et magnifique,
Il avait promis le Ciel et,
le temps venu,
Il le donne.
Maintenant,
le serviteur a reçu sa récompense.
Il a « touché » sa journée.
Cela se dit :
« La joie du Maître ».
Et ça l’est en effet.
(R.P. Bellouard, o.p.)