Ô Marie,
les paroles me manquent
pour vous dire combien j’aime
à vous aller chercher au Calvaire,
à méditer sur le mystère de votre compassion,
à m’unir aux douleurs
de votre cœur virginal
et maternel.
Vous me semblez belle,
ô Marie, dès votre aurore :
je vous aime dans votre berceau,
je vous aime portant entre vos bras
ce divin Enfant
dont la grâce se reflète sur vous
et vous embellit,
comme la fleur embellit la tige
qui la supporte ;
je vous aime régnant dans les Cieux,
où le soleil est votre vêtement,
la lune votre marchepied,
les étoiles votre couronne,
mais je vous aime davantage
sur le Calvaire,
où vous avez acquis
ce surcroît inexprimable,
ce je ne sais quoi d’achevé
que le malheur donne à la vertu.
Ah ! qu’il est doux à celui qui souffre
et qui prie
de rencontrer dans l’objet de son culte
les mêmes douleurs,
les mêmes angoisses
qu’il endure !
Vierge bénie, nous n’avons pas en vous
une mère qui ne sache pas compatir
à nos infirmités.
Vous aussi, vous avez été éprouvée
de toutes manières
pour devenir plus miséricordieuse.
Comme vous savez par expérience
ce qu’est la douleur,
vous avez appris à secourir les malheureux.
Mère de compassion
et de miséricorde,
Notre-Dame de Piété,
ayez pitié de nos souffrances
de tous genres :
de celles du corps
et de celles de l’âme,
de celles des individus
et de celles de la patrie.
(Cardinal PIE)