Pour être uni à Dieu,
changé en Lui,
tu dois disparaître
toi-même
avec tout ce qui t’est propre,
toutes tes affections,
toute ton activité,
toutes tes préoccupations,
bref avec toutes les formes sous lesquelles tu te possédais toi-même,
tu ne peux faire moins.
Deux êtres
et deux formes
ne peuvent pas coexister en même temps.
La chaleur doit-elle entrer ?
Le froid doit nécessairement sortir.
Dieu doit-Il entrer ?
Le créé
et toute possession
doivent disparaître.
Pour que Dieu opère vraiment en toi,
tu dois être dans un état de pure passivité,
toutes tes puissances
doivent être complètement dépouillées
de toute leur activité
et de leurs habitudes,
se tenir dans un pur renoncement à elles-mêmes,
privées de leur propre force,
se tenir dans leur néant pur et simple.
Plus cet anéantissement est profond,
plus essentielle
et plus vraie est l’union.
Et si ce néant se découvrait
aussi essentiellement,
aussi purement
que dans l’âme de Notre-Seigneur Jésus-Christ ;
si une âme en arrivait à ce point,
si cela était possible,
ce qui n’est pas le cas,
l’union serait aussi grande qu’en Jésus.
Autant on meurt,
autant on revit.
(Tauler, o.p.)