Enfants de l’Éternité,
vivons ici-bas pour l’Éternité.
La voici qui approche...
Bienheureux, au jour suprême,
sera le serviteur prudent
et fidèle
qui n’aura point épargné sa peine,
perdu son temps,
flatté sa chair,
caressé son amour-propre,
écouté la voix menteuse du monde !
Combien, alors, tout changera d’aspect !
Les larmes seront changées en joie,
en une joie divine,
éternelle,
sans mesure,
ineffable,
que personne ne pourra jamais nous ravir.
L’Éternité,
le Paradis !
C’est à cette lumière qu’on comprend vite
la doctrine du renoncement.
Que le temps du renoncement est court,
et que l’Éternité est longue !
Que la vue de l’Éternité nous empêche de défaillir…
qu’est-ce qu’une journée de travail
auprès d’un repos sans fin ?
« Je me reposerai en Paradis »,
disait gaiement le Curé d’Ars,
quand on le pressait de se relâcher un peu
de la dure vie qu’il s’était imposée.
N’oublions pas qu’après cette vie terrestre,
il y a la Vie éternelle ;
attachons-nous aux réalités invisibles
qui ne passent pas,
et faisons peu de cas de ce qui passe !
(Mgr de Ségur)