Il n’y a rien qui importe plus à la charité
que le respect.
Si fort que semble l’amour
qui vous lie entre vous,
ôtez-en le respect,
vous verrez,
sans beaucoup tarder,
que votre union était
sans consistance.
On peut dire que le respect a une âme
et un corps :
l’âme, c’est l’estime ;
le corps, ce sont les égards.
Tous deux sont nécessaires :
la vérité les autorise
et la charité les commande.
Quand je parle d’estime ici,
j’entends plus que l’équitable appréciation du mérite ;
j’entends encore cette disposition favorable que le mérite constaté fait naître dans un bon cœur,
disposition dans laquelle toutes sortes de sentiments exquis se rencontrent et se fondent :
par exemple, la joie sincère d’avoir à approuver quelqu’un ;
joie qui s’augmente si,
au lieu d’approuver simplement,
il convient qu’on admire ;
le désintéressement de soi-même
dans la justice loyalement rendue à autrui ;
une liberté parfaite pour le louer,
et une fidélité prompte
et facile à lui donner cette louange ;
une propension intérieure à le mettre au-dessus de soi,
à s’observer en sa présence,
à l’écouter,
à le ménager,
à tenir compte de ce qui le touche,
enfin, un fonds de sympathie
et un commencement de bienveillance.
Tout cela se trouve dans l’estime chrétienne,
et c’est par là qu’elle est l’âme du respect.
(Mgr Gay)