Méditation du jour
S. Polycarpe,

évêque et martyr - 26 janvier

Que rien, pas même la mort,

ne soit capable de vous faire offenser Dieu ”

Saint Polycarpe, Évêque de Smyrne, dans les arènes pour son martyre sur le bûcher à 86 ans.
Saint Polycarpe, Évêque de Smyrne, dans les arènes pour son martyre sur le bûcher à 86 ans.

Voici l’analyse par dom Ceillier de la Lettre de saint Polycarpe aux Philippiens :

Dès le commencement de sa lettre, saint Polycarpe félicite les Philippiens du bonheur qu’ils ont eu de recevoir saint Ignace et les compagnons de son voyage, dont les chaînes, dit-il, sont les diadèmes des élus de Dieu.

Ensuite il relève la piété et la Foi des Philippiens, qui, ferme et solide, dès les premiers moments qu’on leur avait annoncé l’Évangile, était jusque-là demeurée pure et sans mélange ; ce qui lui donne lieu de les exhorter à la conserver et à la faire croître de plus en plus.

Pour leur en faciliter les moyens, il descend dans un détail des devoirs attachés aux différents états dans lesquels Dieu les a placés :

  • Il veut que les femmes aient un amour sincère pour leurs maris, une amitié chaste et égale pour tout le monde, et qu’elles prennent soin d’instruire leurs enfants dans la crainte de Dieu ; que les veuves, ce qu’il faut entendre surtout des diaconesses, soient extrêmement réservées à juger des choses de la Foi ; qu’elles prient sans cesse pour tous, entièrement éloignées de la calomnie et de la médisance, de l’avarice et de tout mal, sachant qu’elles sont le temple de Dieu qui voit tout ce qui est en nous et qui découvre jusqu’aux plus secrètes pensées du cœur.

  • Les diacres doivent aussi être sans reproche : qu’ils ne soient ni calomnieux, ni doubles en leurs paroles, ni avares, mais retenus en toutes choses ; compatissants, ardents dans la pratique du bien et marchant selon la vérité de Dieu.

  • Que les jeunes gens soient de même irréprochables ; qu’ils mettent leur premier soin à conserver la pureté et à tenir en bride leurs désirs ; qu’ils soient soumis aux prêtres et aux diacres comme à Dieu et à Jésus-Christ.

  • Que les vierges conservent sans tache la pureté de leur conscience.

  • Que les prêtres soient tendres et compatissants envers tous ; qu’ils ramènent ceux qui se sont égarés, qu’ils visitent les malades et ne négligent ni la veuve, ni l’orphelin, ni le pauvre ; qu’ils s’éloignent de la colère, de la préoccupation, de l’injustice dans les jugements et de l’avarice. Qu’ils ne soient pas trop sévères, sachant que nous sommes tous pécheurs.

    Il donne ensuite aux Philippiens des instructions sur la réalité de l’Incarnation et de la Mort du Sauveur, et dit, avec saint Jean, que quiconque ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un antéchrist. Il ajoute que celui qui nie la vérité de la Croix, appartient au démon ; et que celui qui détourne la parole de Dieu suivant ses désirs, et dit qu’il n’y a ni Résurrection, ni Jugement, est le fils aîné de Satan.

    Après cela, il leur met devant les yeux ce que Jésus-Christ a souffert pour nous donner la vie, et les exhorte à imiter les exemples de patience qu’ils avaient vus non seulement dans les bienheureux Ignace, Zozime et Rufe, mais dans plusieurs d’entre eux, dans saint Paul et dans les autres Apôtres, qui sont, dit-il, arrivés au lieu qu’ils ont mérité d’y occuper auprès du Seigneur avec Lequel ils ont souffert.

    Ensuite, après avoir loué les Philippiens de l’intelligence qu’ils avaient dans les saintes Écritures, il les exhorte à prier pour tous les saints, pour les rois, les princes, les puissances, pour leurs persécuteurs et les ennemis de la Croix, « afin », leur dit-il, « que le fruit de votre Foi soit manifeste à tout le monde ».

    Saint Irénée appelle la lettre de saint Polycarpe une très-puissante défense de la vérité, et dit que ceux qui ont soin de leur salut peuvent y apprendre quelle est la doctrine évangélique, en lisant quelle a été la Foi et la croyance de ce Saint.

    Saint Jérôme dit aussi qu’elle est très utile. D’autres la font passer pour une pièce admirable, remplie de fort belles instructions, écrites de la manière la plus convenable aux auteurs ecclésiastiques, c’est-à-dire avec beaucoup de simplicité et de netteté.

    Eusèbe remarque qu’on y trouve divers endroits tirés de la première Épître de saint Pierre. En effet saint Polycarpe la cite très souvent aussi bien que celles de saint Paul.

    On peut remarquer dans cette Lettre, que le Saint était persuadé que les martyrs jouissaient du souverain bonheur aussitôt après leur mort, que l’Incarnation du Fils de Dieu, Sa Passion, Sa Mort, Sa Résurrection ont été très réelles et non apparentes ; qu’en matière de doctrine nous devons nous en tenir à ce qui nous a été enseigné dès le commencement ; que les hérétiques expliquaient les Écritures à leur fantaisie ; que le moyen d’obtenir de Dieu la force de résister à la tentation, c’est de jeûner et de prier ; qu’il ne faut pas être trop sévère envers les pécheurs ; mais les reprendre avec beaucoup de modération, qu’il ne faut pas les regarder comme nos ennemis, mais les recevoir comme des membres qu’on fait rentrer dans leur devoir ; que les prêtres ne doivent pas croire aisément le mal ; que les diacres sont les ministres de Dieu et de Jésus-Christ, et non des hommes ; que nous ne sommes point sauvés par nos bonnes œuvres, mais par la grâce et par les mérites de Jésus-Christ ; que l’amour des richesses est le principe et la source de tous les maux ; mais que l’amour de Dieu et du prochain, qui doit accompagner toutes nos actions, est le fondement de notre espérance.


  • Dimanche 9 novembre 2025
    Dédicace de l’Archibasilique

    du Très Saint-Sauveur
    2e classe

    Temps après la Pentecôte

    La fête de la Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint-Sauveur est une fête du Seigneur ; on n’y fait pas mémoire du dimanche.


    S. Théodore,

    martyr


    On lit au Martyrologe romain de ce jour :


    À Beyrouth, en Syrie [aujourd’hui au Liban,

    la région étant naguère la Syrie

    et autrefois la Syro-Phénicie

    et la ville avait comme nom : Béryte,

    la Beroth de l’Ancien Testament ?],

    commémoraison de l’image du Sauveur,

    laquelle ayant été crucifiée par les Juifs,

    répandit du sang en telle abondance

    que les Églises d’Orient et d’Occident

    purent en recevoir à leur gré.


    voir Le Martyrologe #90-4




    Oraison - collecte
    Ô Dieu, qui renouvelez chaque année en notre faveur le jour où ce saint Temple Vous a été consacré, et qui nous conservez en état d’assister aux saints Mystères, exaucez les prières de Votre peuple et accordez à quiconque entrera dans ce temple pour demander Vos grâces, la joie de les avoir obtenues. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
    Ainsi soit-il

    Vie du Saint du jour
    Parmi les riches et grandioses basiliques romaines où se célébrèrent, en grande pompe, après l’ère des persécutions, les cérémonies du culte chrétien, il en est une qui occupe le premier rang et dont on fête en ce jour l’anniversaire de la Dédicace.


    Placé sur le mont Cœlius, le palais des Laterani appartenait alors à Fausta, femme de Constantin. Cet empereur, après sa conversion, le donna au Pape pour sa demeure privée et y fonda l’église du Latran qui devint la mère et maîtresse de toutes les églises de Rome et du monde.


    Le 9 novembre 324, le pape saint Sylvestre la consacra sous le nom de basilique du Saint-Sauveur. C’était la première consécration publique d’une église.


    Longtemps après, sous Lucius II (XIIe siècle), elle fut dédiée à saint Jean-Baptiste, dont le nom avait été donné au baptistère qui y était adjoint. Aussi la désigne-t-on de nos jours sous le titre de Saint-Jean de Latran.


    C’est dans cette basilique et le palais attenant que se sont tenus, du IVe au XVIe siècle, plus de vingt-cinq conciles, dont cinq œcuméniques. C’est là que se faisait la Station aux jours les plus solennels. On y célébrait les ordinations, on y réconciliait les pénitents, on y donnait le baptême aux catéchumènes le jour de Pâques ; et, néophytes, ils y venaient en procession pendant toute l’octave.


    C’est à Saint-Jean de Latran que s’ouvre, le premier Dimanche de Carême, la grande saison liturgique consacrée à la pénitence, c’est là que se fait la réunion du Dimanche des Rameaux et celle du Mardi des Rogations, c’est là qu’on procède aux cérémonies du Jeudi-Saint et du Samedi-Saint et que l’on célèbre la Messe le Samedi in Albis et la veille de la Pentecôte.


    Cette église, ayant été détruite, fut reconstruite et consacrée de nouveau par Benoît XIII, en 1726, et la mémoire de cette consécration fut fixée, comme celle de la première, au 9 novembre.


     voir la grande vie du Saint


    Résolution pratique du jour
    N’entrez jamais dans les églises sans vous pénétrer des pensées de la Foi.

    Méditation du jour
    Où reposerons-nous après notre mort ?  suite

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