Commémoraison du Baptême
de Notre Seigneur
13 janvier

Commentaire de Dom Guéranger, Abbé de Solesmes, sur cet aspect de l’ÉPIPHANIE : le Baptême de pénitence (et non le Baptême Sacrement que Jésus va instituer) reçu par Notre Seigneur Jésus-Christ des mains de saint Jean-Baptiste.

Dom Guéranger, « L’Année liturgique, le Temps de Noël »,
T. II, 13 janvier, 13e édition, H. Oudin, Paris - 1901
« Les Belles Heures du duc Jean de Berry » (1408)
« Les Belles Heures du duc Jean de Berry » (1408)

1179

Le second Mystère de l’Épiphanie, le Mystère du Baptême du Christ dans le Jourdain, occupe aujourd’hui tout spécialement l’attention de l’Église.

L’Emmanuel S’est manifesté aux Mages après S’être montré aux bergers ; mais cette manifestation s’est passée dans l’enceinte étroite d’une étable à Bethléem, et les hommes de ce monde ne l’ont point connue.

Dans le mystère du Jourdain, le Christ Se manifeste avec plus d’éclat. Sa venue est annoncée par le Précurseur ; la foule qui s’empresse vers le Baptême du fleuve en est témoin ; Jésus prélude à Sa vie publique. Mais qui pourrait raconter la grandeur des traits qui accompagnent cette seconde Épiphanie ?

Elle a pour objet, comme la première, l’avantage et le salut du genre humain ; mais suivons la marche des Mystères. L’Étoile a conduit les Mages vers le Christ ; ils attendaient, ils espéraient ; maintenant, ils croient. La Foi dans le Messie venu commence au sein de la Gentilité. Mais il ne suffit pas de croire pour être sauvé ; il faut que la tache du péché soit lavée dans l’eau. « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc, XVI, 16) : il est donc temps qu’une nouvelle manifestation du Fils de Dieu se fasse, pour inaugurer le grand remède qui doit donner à la Foi la vertu de produire la Vie éternelle.

Or, les décrets de la divine Sagesse avaient choisi l’eau pour l’instrument de cette sublime régénération de la race humaine. C’est pourquoi, à l’origine des choses, l’Esprit de Dieu nous est montré planant sur les eaux, afin que, comme le chante l’Église au Samedi saint, leur nature conçût déjà un principe de sanctification. Mais les eaux devaient servir à la Justice envers le monde coupable, avant d’être appelées à remplir les desseins de la Miséricorde. À l’exception d’une famille, le genre humain, par un décret terrible, disparut sous les flots du déluge.

Toutefois, un nouvel indice de la fécondité future de cet élément prédestiné apparut à la fin de cette terrible scène. La colombe, sortie un moment de l’arche du salut, y rentra, portant un rameau d’olivier, symbole de la paix rendue à la terre après l’effusion de l’eau. Mais l’accomplissement du mystère annoncé était loin encore.

En attendant le jour où ce Mystère serait manifesté, Dieu multiplia les figures destinées à soutenir l’attente de Son peuple. Ainsi, ce fut en traversant les flots de la Mer Rouge, que ce peuple arriva à la Terre promise ; et durant ce trajet mystérieux, une colonne de nuée couvrait à la fois la marche d’Israël, et ces flots bénis auxquels il devait son salut.

Mais le contact des membres humains d’un Dieu incarné pouvait seul donner aux eaux cette vertu purifiante après laquelle soupirait l’homme coupable. Dieu avait donné Son Fils au monde, non seulement comme le Législateur, le Rédempteur, la Victime de salut, mais pour être aussi le Sanctificateur des eaux ; et c’était au sein de cet élément sacré qu’Il devait Lui rendre un témoignage divin, et Le manifester une seconde fois.

Jésus donc, âgé de trente ans, S’avance vers le Jourdain, fleuve déjà fameux par les merveilles prophétiques opérées dans ses eaux. Le peuple juif, réveillé par la prédication de saint Jean-Baptiste, accourrait en foule pour recevoir un Baptême, qui pouvait exciter le regret du péché, mais qui ne l’enlevait pas. Notre divin Roi S’avance aussi vers le fleuve, non pour y chercher la sanctification, car Il est le principe de toute Justice, mais pour donner enfin aux eaux la vertu d’enfanter, comme chante l’Église, une race nouvelle et sainte. Il descend dans le lit du Jourdain, non plus comme Josué pour le traverser à pied sec, mais afin que le Jourdain L’environne de ses flots, et reçoive de Lui, pour la communiquer à l’élément tout entier, cette vertu sanctifiante que celui-ci ne perdra jamais. Échauffées par les divines ardeurs du Soleil de justice, les eaux deviennent fécondes, au moment où la tête sacrée du Rédempteur est plongée dans leur sein par la main tremblante du Précurseur.

Mais dans ce prélude d’une création nouvelle, il est nécessaire que la Trinité tout entière intervienne. Les Cieux s’ouvrent ; la Colombe en descend, non plus symbolique et figurative, mais annonçant la présence de l’Esprit d’amour qui donne la paix et transforme les cœurs. Elle s’arrête et se repose sur la tête de l’Emmanuel, planant à la fois sur l’humanité du Verbe et sur les eaux qui baignent Ses membres augustes.

Cependant le Dieu-Homme n’était pas manifesté encore avec assez d’éclat ; il fallait que la parole du Père tonnât sur les eaux, et les remuât jusque dans la profondeur de leurs abîmes. Alors se fit entendre cette Voix qu’avait chantée David : Voix du Seigneur qui retentit sur les eaux, tonnerre du Dieu de majesté qui brise les cèdres du Liban, l’orgueil des démons, qui éteint le feu de la colère céleste, qui ébranle le désert, qui annonce un nouveau déluge (Ps., XXVIII), un déluge de miséricorde ; et cette Voix disait : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J’ai mis toutes Mes complaisances ».

Ainsi fut manifestée la Sainteté de l’Emmanuel par la présence de la divine Colombe et par la Voix du Père, comme Sa Royauté avait été manifestée par le muet témoignage de l’Étoile. Le mystère accompli, l’élément des eaux investi de la vertu qui purifie, Jésus sort du Jourdain et remonte sur la rive, enlevant avec Lui, selon la pensée des Pères, régénéré et sanctifié, le monde dont Il laissait sous les flots les crimes et les souillures.

Elle est grande, cette fête de l’Épiphanie, dont l’objet est d’honorer de si hauts mystères.


Jeudi 8 juin 2023
FÊTE-DIEU
le jeudi après la Sainte Trinité

1re classe
Temps après la Pentecôte

Notre-Dame de la Sagesse


S. Maximin,

1er évêque d’Aix-en-Provence

L’un des 72 disciples de N. S.


voir Le Martyrologe #90-4




Oraison - collecte
Ô Dieu, qui nous avez laissé sous un Sacrement admirable le mémorial de Votre Passion, daignez nous accorder la grâce de révérer les sacrés mystères de Votre Corps et de Votre Sang, de manière à ressentir toujours en nous le fruit de Votre rédemption. Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Saint Médard et Saint Godard étaient frères jumeaux, et fils d’un des principaux seigneurs de la nation des Francs et d’une noble Gallo-Romaine nommée Protagie, et qui était Chrétienne. Protagie convertit d’abord son époux et consacra à Dieu ses deux enfants.


Saint Médard était, dès ses premières années, d’une tendre compassion pour les pauvres ; il donna son habit et son cheval à deux malheureux. Saint Godard ne le cédait pas en vertu à son frère, et l’égala, dans le succès des études qu’ils firent, sous la direction des évêques de Tournai et de Vermand. Ils entrèrent ensemble dans les Ordres et s’attirèrent la vénération universelle.


Saint Godard fut élu bientôt au siège métropolitain de Rouen, et n’accepta qu’avec un vif regret ; mais Dieu avait sur lui des desseins particuliers. Il coopéra avec saint Remi, saint Waast et son frère, à la conversion de Clovis ; il assista au premier concile d’Orléans, en 551, et consacra saint Lô, évêque de Coutances, sur les révélations d’un Ange.


Pendant ce temps, saint Médard était élevé au siège de Vermand, qui fut transféré à Noyon, parce que cette seconde ville était plus à l’abri des courses des barbares. Puis il fut élu à Tournay et réunit les deux sièges, où il mérita par ses vertus, par ses miracles, par ses épreuves, une renommée qui s’étendit dans toutes les Gaules.


Saint Médard mourut à Noyon, et son corps parut entouré de lumières célestes. On lui attribue l’institution de la fête de la Rose, dans laquelle il donnait une couronne de roses et une dot de 25 livres à la jeune fille de Salency qui jouissait de la meilleure réputation de vertu.

Saint Godard était mort à Rouen le 8 juin 528, et sa belle âme avait été vue s’élevant vers le Ciel sous la forme d’une colombe.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
N’oubliez jamais que Dieu bénit d’une manière étonnante la charité envers les pauvres.

Méditation du jour
Qu’il faut nous adonner à l’imitation de Jésus-Christ  suite

|Qui sommes-nous ?| Effectuer un don| Contacts|