N° 1347
ÉRUPTION VOLCANIQUE À ÉCHELLE MONDIALE

  • Une émission télévisée scandaleuse !

  • Au moins les choses sont claires !

  • Mise au point cinglante

  • 50 ans de combats inutiles ?

  • Fruits amers et horrible gâchis

Complété par : SUIVENT-ILS VRAIMENT Mgr LEFEBVRE ?

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La quinzaine qui vient de s’écouler a été le théâtre d’une petite crise à l’échelle mondiale. « Le fait générateur » a été le non-événement de la « levée de l’excommunication » des quatre évêques-sacrés-sans-mandat-apostolique par Mgr Lefebvre. Certes, dans les milieux officiels, publics, c’était un événement, et il passait mal. Mais enfin, c’était dans l’air du temps et le fruit était mûr (ou presque). Et puis, quitte à faire de l’œcuménisme, surtout arrivé presque au but dans l’univers, autant n’exclure personne, pas même ceux qui veulent à toutes forces (surtout si c’est n’importe comment…) rester Catholiques !

UNE ÉMISSION TÉLÉVISÉE SCANDALEUSE !

Mais dans ce beau programme, il y a eu un événement parasite imprévu (ou prévu par d’autres…). L’un des quatre, Anglais et ancien protestant anglican, a donné un entretien télévisé début novembre (2008), en Allemagne à une télévision suédoise sur l’approche de leurs accords avec le Vatican. À la fin une question est posée. Mgr Richard Williamson, puisque c’est de lui qu’il s’agit, à peine surpris, répond très tranquillement, dignement, avec réflexion, avec des arguments connus. Il conclut en disant de ne pas en parler trop vite car étant en Allemagne il risquait de ne pas pouvoir refranchir la frontière…

Comment a-t-il pu envisager un instant que cela n’aurait aucune portée quand on sait à quel point le sujet est plus que sensible ?… Mystère ! Le fait est que l’entretien n’a pas été publié par la télévision.

La décision vaticane de relever l’excommunication avait filtré depuis trois jours quand elle a été annoncée officiellement le 24 janvier. Mais au même moment était diffusée à la télévison suédoise, et presqu’aussitôt sur internet, la seule partie de l’émission télévisée concernant la question des chambres à gaz et des Juifs morts pendant la guerre. Il n’a pas fallu vingt-quatre heures pour mettre la planète à feu et à sang !

Et la suite nous montre comment se règle maintenant la question purement doctrinale, canonique et liturgique dans l’église catholique d’aujourd’hui. Les pressions ont été formidables : des épiscopats (d’abord français bien sûr), des cardinaux, mais surtout pressions extérieures des différents rabbinats rompant leurs relations avec Rome et jusqu’à celles du chef du gouvernement allemand.

AU MOINS LES CHOSES SONT CLAIRES !

Rome en profite pour imposer très clairement ses exigences qui, il faut bien le dire, sont parfaitement conformes aux exigences classiques en ce domaine lorsque l’Autorité est légitime et s’exerce comme elle le doit.

Les chefs de la fraternité Saint-Pie X sont pris à leur propre piège et ils manifestent clairement leur double langage sinon leur duplicité. ils ont fait croire à leurs troupes tout et le contraire de tout. ils viennent de faire croire que l’excommunication levée leur donnait droit de cité dans l’église officielle. Le communiqué cinglant du Vatican publié le 5 février dans toute la presse est limpide :

MISE AU POINT CINGLANTE

« La levée de l’excommunication a libéré les quatre évêques d’une peine canonique gravissime, mais n’a pas changé la situation juridique de la fraternité Saint-Pie X qui, à l’heure actuelle, ne jouit d’aucune reconnaissance canonique dans l’Église catholique. Quand aux quatre évêques, bien qu’ils soient déliés de l’excommunication, ils n’ont pas une fonction canonique dans l’Église et n’y exercent pas un ministère licite ».

Quand on reconnaît l’autorité en place, il n’y a évidemment qu’à s’incliner. L’attitude catholique le requiert formellement. Mais quand les mauvais principes ont engendré de mauvaises habitudes, il est bien difficile de s’en débarrasser surtout quand on sait qu’il y a bien des choses graves et inacceptables qui perdurent ! Ah ! s’ils avaient le réalisme du principe de non-contradiction !

50 ANS DE COMBATS INUTILES ?

Mais ce n’est pas tout ! Et c’est là que le mur se dresse brusquement devant ceux qui, de longue date, se précipitent dessus tête baissée…

La note officielle vaticane déclare : « Pour une future reconnaissance de la fraternité Saint-Pie X, la condition indispensable est la pleine reconnaissance du Concile Vatican II et du magistère des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et de Benoît XVI ».

Fermez le ban !

FRUITS AMERS ET HORRIBLE GÂCHIS

La feuille jointe à ce numéro du Bulletin Dominical et numérotée 5 à 8 [ci-dessous avec le titre : SUIVENT-ILS VRAIMENT Mgr LEFEBVRE], veut montrer que les mêmes causes produisent les mêmes effets ; que la faille originelle de Mgr Lefebvre depuis un demi-siècle s’est maintenue et a porté des fruits bien amers et nous fait mieux constater le gâchis déjà ancien : des dénonciations saines et percutantes, mais de lamentables contrepoints bien peu mélodiques. Et… infailliblement, les mêmes sottises anciennes se renouvellent…

1970 : « La nouvelle messe nous protestantise » ; 1982 : signer : elle est valide.

1971 : « Paul VI n’est pas pape » ; 1982 : signer : il est vraiment pape.

1976 : Défense du Général Pinochet ; 2009 : affaire chambre à gaz.

1987 : « Si je sacrais un évêque… » ; 1988 : sacre de quatre évêques. (Etc.)

SUIVENT-ILS VRAIMENT Mgr LEFEBVRE ?

  • Qui était Mgr Lefebvre ?

  • Transposition du Cardinal de Richelieu

  • Le plus observable : les sacres d’évêques

  • Le plus douloureux : la vraie Messe

  • Arguments biaisés ou à côté

  • La grande erreur stratégique de Lille

  • Un nouveau coup de Trafalgar

  • Oui, ils suivent vraiment Mgr Lefebvre

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Mgr Marcel Lefebvre est cet Évêque qui a fini par cristalliser autour de son nom et de sa mitre, à partir de la fin des années 1960, une réaction à la décadence dans l’Église du clergé, de la liturgie, de l’enseignement, de la piété. Il était déjà sournoisement rejeté par l’épiscopat français et par ce qui avait relent de gauchisme en France, qui ne supportaient guère ce qui passait pour son intransigeance doctrinale et ses « opinions de droite ».

Évêque que je qualifierais « d’ancien régime », par sa prestance et par ses responsabilités sous Pie XII et Jean XXIII, il avait tous les réflexes d’un bon et pieux prélat catholique d’autrefois et un certain entêtement des gens du Nord (les journaux le désignaient sous l’expression d’« Évêque de fer »), ce qui allait dans le sens de l’autorité qu’il avait exercée assez haut dans l’Église (Archevêque de Dakar, Nonce apostolique pour l’Ouest africain, Assistant au Trône pontifical, membre de la Commission préparatoire au Concile, Supérieur Général de la plus importante congrégation missionnaire à son époque : la Congrégation du Saint-Esprit, les « Spiritains »).

Mgr Lefebvre, poussé, oui je dis bien, poussé par des jeunes à faire ce qui est devenu un « séminaire international » et une communauté de prêtres (la fraternité sacerdotale Saint-Pie X), puis poussé (idem) par des fidèles et des membres du clergé à être en quelque façon leur chef, et en pratique le symbole unique des « traditionalistes », a commencé à faire parler de lui à travers les diverses actions spontanées de défense de la Messe en France, en Europe et un peu partout dans le monde avec des groupes de fidèles s’organisant autour de prêtres fidèles ou faisant appel à eux. Cela de plus en plus au dam des évêques en place dont les églises se vidaient.

TRANSPOSITION DU CARDINAL de RICHELIEU

Dès lors, Mgr Lefebvre a eu accès aux grands médias et dénonçait ce qui n’allait pas dans l’Église « depuis le concile Vatican II ». Il a fait un bien énorme dans ce domaine car il disait clairement ce que tant de braves gens, de fidèles et de prêtres écrasés pensaient plus ou moins bas. Mais surtout, les observateurs tant soit peu extérieurs à la querelle, avaient un regard suffisamment objectif pour constater simplement que la vérité était plutôt du côté de cet Évêque. C’est au point que les conversions qui s’étaient taries avec le concile commençaient à reprendre en faveur de ce mouvement traditionaliste.

« Il a fait trop de bien pour en dire du mal… » Certes ! Mais il s’agit de l’Église de Dieu et non de simple politique, de Foi et non de mondanité.

Et voici que les difficultés commençaient à s’accumuler, et notre Évêque missionnaire (c’est-à-dire avec cet esprit généralement prévenant et conciliant) s’est trouvé dépassé par des tensions et des mouvements sinon contradictoires au moins fort divergents, essayant même de les accorder… C’est ainsi que dès l’origine on pouvait déceler cette faille permanente attribuable à une certaine bonté : surtout pas d’histoires ; chacun se sentait encouragé dans le différend soulevé et poursuivait dans sa direction (bonne ou mauvaise…). Mais toujours Mgr Lefebvre dénonçait les trop réelles erreurs romaines.

Ce comportement habituel tendant à donner raison à ses interlocuteurs, tantôt à parler avec grande fermeté avec les « durs » contre Rome et les évêques modernistes, tantôt à consoler les faibles en disant que les choses allaient s’arranger, à gentiment « dialoguer avec le Vatican », est allé si loin qu’on en a vu les contradictions s’étaler au grand jour. Ainsi :

LE PLUS OBSERVABLE : LES SACRES D’ÉVÊQUES

Depuis longtemps Mgr Lefebvre était tiraillé par cette question de la survie de son mouvement (il m’avait dit tristement en 1976 : « Mon œuvre ne me survivra pas… »). Certains le poussaient donc à sacrer l’un de ses prêtres au cas où… L’épisode malheureux en 1981 du sacre qui devait rester secret du R.P. Guérard des Lauriers l’avait laissé sur ses gardes. Puis un an avant cette année 1988 où il sacra quatre de ses prêtres, il déclarait à Nantes avec lucidité : « Si je sacrais un évêque, je serais schismatique »…

LE PLUS DOULOUREUX : LA VRAIE MESSE

Chacun sait à quel point le combat de Mgr Lefebvre était la fidélité à la Messe, ce à quoi les fidèles étaient le plus concrètement sensibles. Messe antique, romaine, canonisée par le Pape saint Pie V et supprimée très officiellement et concrètement par Paul VI, remplacée par la « synaxe », fabriquée à partir du Prayer book anglican, qui, disait Mgr Lefebvre, « nous protestantise ». Ce que disant, il mettait nécessairement en cause l’autorité de Paul VI eu égard à la condamnation du synode de Pistoie qui empêche de dire qu’un authentique Rite sacramentel pourrait être indifférent (il est donc nécessairement bon).

Mais là aussi, l’Évêque se prenait les pieds dans le tapis. Face au Préfet de la Congrégation de la Foi, le cardinal Seper, il ne pouvait sortir de l’impasse : « Vous me tendez un piège », alors que c’est lui qui l’avait mis en place : ou la synaxe, la « nouvelle messe », était bonne et valide (alors pourquoi la rejeter ?) ou c’est Paul VI qui n’avait pas l’Autorité. C’était doctrinalement rigoureux et il le savait. Il ne répondit donc pas autre chose que : « Piège ! »…

Résultat ahurissant et incompréhensible : au séminaire, les ordinands devront désormais signer une attestation reconnaissant l’Autorité du pape en place et la validité de la « nouvelle messe », sinon ils ne seront pas ordonnés, et les prêtres renvoyés de la Fraternité. C’est ainsi que, désormais clairement protestantisés, prêtres, séminaristes et fidèles se sont parfaitement accoutumés à reconnaître l’Autorité du pape et à lui désobéir en permanence.

Décidément, « Il a fait trop de mal pour en dire du bien… » ? (paraphrase du grand Pierre Corneille après la mort de Richelieu).

ARGUMENTS BIAISÉS OU À CÔTÉ

C’est à une véritable crise de l’intelligence qu’on assiste ainsi depuis des décennies. Car enfin, depuis vingt siècles l’Église a précisé sa doctrine et développé son enseignement avec une admirable continuité et clarté.

L’hésitation permanente (en fait : la peur des conséquences) a engendré dans l’attitude de chaque jour paradoxalement un état stable : le vague des principes qui n’en sont pas mais qui servent de justificatifs confus aux incohérences qu’ils pratiquent habituellement.

Il nous faudra forcément revenir sur ces évocations rapides pour les préciser et les compléter —pour l’Histoire— par d’autres exemples comme : « Interpréter le dernier concile à la lumière de la Tradition » quand précisément c’est le rôle du Magistère (avec ou sans concile) de préciser ultérieurement ce qui est antérieur et insuffisamment clair. Ou encore l’oubli que  : Une excommunication même injuste doit être respectée au moins extérieurement (un recours est toujours possible). Mais il n’y a évidemment pas d’excommunication SI l’autorité n’est pas (ou n’est plus) l’Autorité, mais alors il faut l’établir, puis le dire.

Ils n’ont pas mesuré à quel point ils ont placé dans l’immoralité presque tous les traditionalistes à « faire comme si ». Comme si l’Autorité était bien en place et —le comble— n’en tenir aucun compte !

LA GRANDE ERREUR STRATÉGIQUE DE LILLE

Et puis, encore un point en cause qui n’est pas un détail :

On se souvient peut-être que Mgr Lefebvre a célébré en 1976 à Lille une Messe très médiatisée par la circonstance de sa suspens a divinis. C’était peut-être l’occasion de déclarer haut et fort (s’il le croyait comme il l’avait soutenu en plusieurs circonstances devant des fidèles « durs ») : Paul VI n’est pas pape ou expliquer qu’il n’a plus l’Autorité… L’affaire était trop gravissime pour passer à côté, malgré la difficulté et le scandale certains : même s’il faut mourir martyr, il y a un témoignage nécessaire et de toutes façons, si la Vérité est en cause, le Saint-Esprit éclaire et fortifie, et Dieu pourvoit !

Mgr Lefebvre a choisi la « prudence » de ne pas dénoncer Paul VI parce qu’il se méfiait —non sans raison— des médias : en effet, c’eût été comme dire que M. Giscard d’Estaing n’était pas président de la république française étant à l’Élysée ! On l’aurait enfermé, on se serait moqué de lui, personne ne l’aurait plaint après une excommunication subséquente « bien méritée »… Bon raisonnement, et prudence. Selon le monde. Que fit donc Mgr Lefebvre ? Il a pris la défense… du Général Pinochet chef de l’État du Chili ! Que ce dernier ait été catholique, calomnié et défendable, la question n’était là en aucune manière ! Alors la suite médiatique était inévitable…

UN NOUVEAU COUP DE TRAFALGAR

En bons « successeurs », les « quatre évêques » palabrent avec le Vatican qu’ils critiquent… et dont ils veulent être reconnus… et continuer à faire comme bon leur semble !… Et le grand argument théologique qui va servir à régler (dans quel sens ?) cette question du « schisme traditionaliste », c’est la réponse « naïve » d’un Anglais à une question « perverse » fort habilement étalée au moment psychologique par des médias peu scrupuleux sur un point assez chatouilleux touchant les Juifs et la dernière guerre mondiale ! Le journal Le Monde l’annonce : « Chambragazum non existam ! » (sic), voilà le nouveau « coup de Trafalgar » décisif, dans une bataille menée avec de mauvais repères (comme l’ambitieux et révolutionnaire Napoléon…).

Le grand crime Théologique qui sera la condamnation de TOUS les Traditionalistes ce sera donc ce « négationisme » d’un ressortissant de la perfide Albion… Mais qu’est-ce que cette question vient faire ici ? Voilà encore un châtiment pour ceux qui jouent avec la doctrine catholique !

OUI, ILS SUIVENT VRAIMENT Mgr LEFEBVRE

Oui, décidément ! Ils suivent vraiment fidèlement Mgr Lefebvre : dans sa fracture originelle, avec les hésitations permanentes, les contradictions, les « pas de clercs » et la perte finalement du plus élémentaire sentire cum Ecclesia, le « sentir avec l’Église », du plus élémentaire sensus Fidei, le « sens de la Foi »… Aveuglement, châtiment des égarements anciens, et entretenus, décidément peu innocents. Cela fait bien partie de la crise de l’Église !… Et tout le monde en pâtit.

Mesure-t-on l’immensité du gâchis ? Tant de bonnes volontés à l’évidence, mais pas de volonté bonne qui suit une intelligence éclairée.

Car il est clair que nous sommes dans le classique schéma sentimental (ou charismatique si on préfère). On veut être catholique mais à ses propres conditions, chacun se faisant sa petite religion et la défendant avec de grands principes (d’ailleurs non appliqués), et en pratique : « Dieu n’en demande pas tant ! » et on se veut « ben brâve » et bien sûr fidèle…

Oui, immense gâchis : avec le recul, on le voit encore mieux, gâchis de forces, de générosités, de piété, de vocations.

Tout a un prix et tout se paye. Et le Ciel aussi a un prix.

(Site internet : cassicia.com)

(Abbé Jacques-Marie Seuillot, fondateur-gérant

des Cahiers de Cassiciacum en 1979, qu’il a suspendus en 1981

suite au sacre épiscopal sauvage du R.P. Guérard des Lauriers)

SAINT JEAN DE MATHA

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Les Saints nous sont donnés par l’Église aussi pour méditer les épreuves qu’ils eurent à surmonter, les combats à mener, les malheurs de leur temps à supporter et à aider les autres à accepter en esprit de pénitence.

Ils ont tous aidé à soulager les misères humaines, mais c’était toujours dans un but surnaturel, pour le bien des âmes et la gloire de Dieu.

Ainsi, le rachat des captifs de l’islam consistait moins à rendre libres des prisonniers pour profiter de la vie qu’à les retirer d’une situation dramatique pour leur âme : le risque de l’apostasie et donc de leur malheur éternel.

Pour nous aider à méditer

Les Stoïciens [les plus vertueux parmi les philosophes païens] (…) niaient surtout que l’homme sage pût jamais avoir aucune tristesse. (…) Mais ils eurent tort (…) car se pourrait-il bien faire que la sagesse nous privât de la miséricorde, qui est une vertueuse tristesse laquelle arrive en nos cœurs pour nous porter au désir de délivrer le prochain du mal qu’il endure ? (S. François de Sales, Traité de l’Amour de Dieu, livre I, chap. V).

Notes tirées du sermon

Les anciens missels des fidèles donnaient de précieuses indications comme ici : Pour comprendre pleinement le sens des textes de la Messe de ce jour, il faut les étudier en fonction des Leçons du Bréviaire, parce que, dans la pensée de l’Église, la Messe et l’Office divin ne font qu’un. Les leçons et les répons de l’Office de nuit (les Matines) pendant toute cette semaine sont tirés du Livre de la Genèse et racontent la création du monde et celle de l’homme, la chute de nos premiers parents et la promesse d’un Rédempteur ; puis le meurtre d’Abel et les générations d’Adam jusqu’à Noé.


« Au commencement, dit le Livre Saint, Dieu créa le ciel et la terre et Il forma l’homme sur la terre et Il le mit dans un jardin de délices pour qu’il le cultivât ». Il est dit, explique saint Grégoire, que le royaume des Cieux est semblable à un père de famille qui loue des ouvriers pour cultiver sa vigne.


Or, qui peut être plus justement représenté par le père de famille que notre Créateur, qui régit par Sa providence ceux qu’Il a créés, et qui possède Ses Élus dans ce monde, depuis le juste Abel jusqu’au dernier Élu devant naître à la fin du monde, comme un maître a ses serviteurs dans sa maison ? Et la vigne qu’Il possède, c’est Son Église. Et tous ceux qui, avec une Foi correcte, se sont appliqués et ont exhorté à faire le bien sont les ouvriers de cette vigne. Ceux de la première heure, ainsi que ceux de la troisième, de la sixième et de la neuvième, désignent l’ancien peuple hébreu, qui, depuis le commencement du monde, s’efforçant, en la personne de ses Saints, de servir Dieu avec une Foi droite, n’a pour ainsi dire pas cessé de travailler à la culture de la vigne.


Mais à la onzième heure les Gentils sont appelés, et c’est à eux que s’adressent ces paroles : « Pourquoi êtes-vous ici tout le jour sans rien faire ? » Tous les hommes sont donc appelés à travailler dans la vigne du Seigneur, c’est-à-dire à se sanctifier et à sanctifier le prochain en glorifiant par là même Dieu puisque la sanctification consiste à ne chercher qu’en Lui notre bonheur suprême.

Recommandation spirituelle de la semaine

Hiérarchisons nos bonheurs terrestres et préférons le céleste.


Jeudi 18 avril 2024
de la Férie
4e classe
Temps Pascal



Oraison - collecte
Ô Dieu, qui, par l’humilité de Votre Fils, avez relevé le monde abattu, accordez à Vos fidèles une allégresse constante, et faites jouir des joies éternelles ceux que Vous avez arrachés aux dangers d’une mort sans fin. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
On lit au début du Martyrologe Romain de ce jour :


Au mont Sénario, en Toscane, l’anniversaire de saint Amédée (Amidéi) confesseur, l’un des Sept fondateurs de l’Ordre des Servites de la Bienheureuse Vierge Marie.

Il se signala par son très ardent amour de Dieu.

Sa fête se célèbre avec celle de ses Compagnons la veille des ides de février (12 février).

 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Apprenez, à l’école des Saints, la grande science de la souffrance.

Méditation du jour
Supporter le mensonge ? C’est l’une des grandes souffrances du Catholique dans ce monde de mensonge dont le prince, heureusement, est déjà jugé (Jean, XVI, 11). suite

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