• Pour le 16e dimanche après la Pentecôte :

L’invité orgueilleux aux noces ;

Son humiliation ;

Et la nôtre, riches de nous-mêmes.


Évangile de ce dimanche (selon saint Luc, XIV, 1-11)

« Traité sur l’Évangile de saint Luc », Livre VII, n° 195.
( Saint Ambroise, archevêque de Milan et docteur latin de l’Église).

  • Nous sommes largement avancés dans le long Temps après la Pentecôte, mais qui commence à paraître court puisque nous nous acheminons vers le terme.

  • Il s’agit encore de ces grandes préoccupations des gens dans de la force de l’âge (les richesses, le mariage…) mais qui viennent s’opposer à notre bien éternel si l’on n’y prend garde.

  • Ici le fondement est l’humilité face à l’orgueil qui a tout détruit avec et depuis le péché originel.

Festin (d
Festin (d'après une peinture grecque).

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NOTRE SEIGNEUR SOIGNE NOS INFIRMITÉS MORALES

SYMBOLISÉES PAR CELLES PHYSIQUES

195. C’est pourquoi suit en premier lieu la guérison de l’hydropique, en qui l’enflure envahissante de la chair gênait les fonctions de l’âme, éteignait la flamme de l’esprit.

Puis une leçon d’humilité, lorsqu’en ce festin de noces est réprimé le désir d’une place plus élevée : avec douceur cependant, pour que la bonté de la persuasion enlève toute âpreté à l’interdiction, que la raison rende efficace la persuasion, et que l’avertissement corrige le désir.

[Noter cependant que plus tard, n’étant pas entendu, Notre Seigneur fera exclure l’invité de la noce entré sans être paré.]

Dans son voisinage immédiat vient s’insérer la bonté : la parole du Seigneur la définit et distingue comme devant s’exercer envers les pauvres et les faibles ; car être hospitalier pour être payé de retour, c’est calcul d’avarice.

MÉPRIS DES RICHESSES DU MONDE :

PAUVRETÉ ET VIRGINITÉ

196. Enfin, comme à un vétéran qui a terminé son service, est proposée cette prime, le mépris des richesses. Car celui qui, absorbé par les soucis inférieurs, se procure des domaines terrestres, ne saurait obtenir le Royaume du Ciel, puisque le Seigneur dit : « Vendez tous vos biens, et suivez-moi » (Mt., XIX, 21) ; pas davantage celui qui achète des bœufs, puisqu’Élisée a tué ceux qu’il avait et les a partagés au peuple (I Rois, XIX, 21) ; quant à celui qui prend femme, il pense aux choses du monde, non pas à Dieu.

Ceci n’est pas pour condamner le mariage, mais parce que la virginité est appelée à un honneur plus grand ; car « la femme non mariée et la veuve [ou la vierge dit saint Paul] pense aux choses du Seigneur, de sorte qu’elle est sainte de corps et d’esprit ; car celle qui est mariée pense aux choses du monde, et comment plaire à son époux » (I Co., VII, 34).

LES EXCLUS DU FESTIN :

LES GENTILS, LES JUIFS, LES HÉRÉTIQUES

197. Mais pour rentrer en grâce, comme nous l’avons fait plus haut pour les veuves, avec les épouses, nous ne rejetons pas l’opinion suivie par beaucoup, dans la pensée desquels trois sortes de personnes sont exclues de la société de ce grand festin : les Gentils, les Juifs, les hérétiques.

198. C’est pourquoi l’Apôtre nous dit de fuir l’avarice (Rom., I, 29), de peur qu’entravés, à la manière des Gentils, par l’injustice, la méchanceté, l’impureté, l’avarice, nous ne puissions parvenir au Royaume du Christ : car « tout avare, tout impur —c’est être esclave des idoles— ne saurait être héritier du Royaume du Christ et de Dieu » (Éph., V, 5).

199. Quant aux Juifs, par leur service matériel ils s’imposent les jougs de la Loi ; aussi, comme dit le Prophète, « rompons leur liens et secouons de nous leur joug » (Ps. II, 3) ; car nous avons reçu le Christ, qui a placé sur nos têtes l’aimable joug de Sa bonté. Quant aux cinq jougs [ou paires de bœufs, soit dix bœufs], ce sont les dix commandements, ou les cinq livres de la Loi, au sujet desquels Il semble, dans l’Évangile, dire à la Samaritaine : « Vous avez eu cinq maris » (Jn, IV, 18).

LA FAÇON DES HÉRÉTIQUES…

200. Pour l’hérésie, à la façon d’Ève, elle tente la rectitude de la Foi par une sensibilité féminine, et, se laissant glisser sur la pente, elle recourt au fard d’une fausse parure, dédaignant la beauté sans tache de la vérité.

(Les invités) donc s’excusent, parce que le Royaume n’est fermé à personne qui ne se soit exclu par le témoignage de sa parole ; le Seigneur dans Sa clémence invite tout le monde, mais c’est notre lâcheté ou notre égarement qui nous écarte.

…QUI PRÉTENDENT RESPECTER LA LOI

OU S’EXCUSER PARCE QU’ILS SE MARIENT

201. Donc celui qui achète une ferme est étranger au Royaume : car au temps de Noé, vous l’avez lu, acheteur et vendeur ont été engloutis par le déluge (Mt., XXI, 21) ; de même celui qui préfère le joug de la Loi au bienfait de la grâce, et celui qui s’excuse parce qu’il prend femme : car il est écrit : « Si l’on vient à Moi sans haïr son père et sa mère et son épouse, on ne peut être Mon disciple » (Lc, XVII, 27).

Alors en effet que le Seigneur à cause de nous renonce à Sa Mère quand Il dit : « Qui est Ma mère, ou qui sont Mes frères ? » (Mt., XII, 48), pourquoi voudriez-vous (les) préférer à votre Maître ?

Mais le Seigneur ne commande ni de méconnaître la nature ni d’en être esclave : simplement de condescendre à la nature tout en vénérant Son Auteur, et sans manquer à Dieu par amour des parents.


Samedi 16 août 2025
S. Joachim,

père de la Bienheureuse Vierge Marie,

confesseur
2e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Ô Dieu, qui, de préférence à tous Vos Saints, avez choisi le bienheureux Joachim pour qu’il fût le père de la Mère de Votre Fils, accordez-nous, s’il Vous plaît, la grâce d’être constamment protégés par celui dont nous célébrons la fête. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Voulant associer le nom de saint Joachim au triomphe de sa fille bénie, l’Église a transféré sa fête du 20 mars au lendemain de l’Assomption. Léon XIII, qui avait reçu au baptême le nom de Joachim, éleva sa fête et celle de sainte Anne au rite double de 2e classe (1879).


« Saint Joachim et sainte Anne, dit saint Épiphane, attirèrent sur eux, par une vie irréprochable, les divines complaisances, et méritèrent d’avoir un si beau fruit de leur union, la sainte Vierge Marie, temple et mère de Dieu. Saint Joachim, sainte Anne et la bienheureuse Vierge Marie offraient manifestement à eux trois un sacrifice de louange à la Trinité. Le nom de Joachim signifie préparation du Seigneur. N’est-ce pas lui, en effet, qui prépare le Temple du Seigneur, la Vierge ? ».


Aussi l’Introït et le Graduel de la Messe font-ils ressortir les vertus de ce grand Confesseur et nous rappellent-ils les nombreuses aumônes que faisait ce Saint, car, selon une tradition, il divisait ses biens en trois parties, dont la première était destinée au temple et ses ministres, la seconde aux pauvres, aux veuves et aux orphelins, il ne se réservait que la troisième.


« Bienheureux couple, dit à son tour saint Jean Damascène, toute la création vous est redevable. C’est en effet par vous qu’elle a pu offrir au Créateur un présent au-dessus de tous les présents, la chaste mère, qui seule était digne de ce Créateur. Réjouis-toi, Joachim, car un Fils nous est né de ta fille ». Et l’Évangile est consacré à nous montrer la descendance royale de ce Fils, car c’est en épousant Marie, fille de Joachim ou Héliachim, que Joseph fils de Jacob, fit de Jésus l’héritier légal de David.


Comme la grâce perfectionne la nature sans la détruire, l’on peut affirmer que saint Joachim, uni comme saint Joseph et sainte Anne par un lien très intime à la mère de Dieu et à son Fils, est appelé à exercer son patronage perpétuel à l’égard de l’Église, prolongement de Jésus, ou de nos âmes dont Marie est la mère.


« Offrons en ce jour à Dieu le Saint Sacrifice en l’honneur du saint Patriarche Joachim, père de la Vierge Marie, afin que sa prière, jointe à celle de son épouse et de leur enfant béni, nous mérite la pleine rémission de nos péchés et la gloire éternelle. »


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Nos marques de respect ne doivent pas seulement s’adresser à nos supérieurs, pas même seulement à nos égaux, nous devons nous respecter « l’un l’autre », nous devons respecter même nos inférieurs ; personne ne doit être exclu de notre respect. On peut, envers un serviteur, un homme sans éducation, un pauvre, employer d’autres formes de politesse, mais nous devons être polis même envers le dernier domestique de la maison, même envers le plus pauvre mendiant qui se tient à notre porte, même envers le plus simple illettré.

Méditation du jour
La patience est un moyen de parvenir à l’humilité  suite

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