N° 1416-1417
ORIGINE DE LA FÊTE-DIEU

Urbain IV - S. Thomas d’Aquin - S. Bonaventure

Timbre-poste émis par le Co-Principat d’Andorre en 1982

en l’honneur de saint Thomas d’Aquin

1948

En 1264, saint Thomas d’Aquin fut appelé de nouveau par le Pape Ur­bain IV, qui se trouvait alors à Orvieto. Il s’y rendit et profita des premiers entretiens qu’il eut avec le Saint-Père pour lui proposer l’établissement, dans toute l’Église catholique, d’une solennité spéciale en l’honneur de la divine Eucharistie.


Déjà cette fête se célébrait dans plusieurs Églises. Celle de Liége avait été la première de toutes. Une pieuse religieuse, nommée Julienne, avait eu une vision à ce sujet et l’avait communiquée à l’archidiacre de Liége, qui depuis fut le Pape Urbain IV, et qui approuva le projet d’une fête pour le Saint Sacrement. L’office fut composé par un religieux de l’Ordre auquel appartenait Julienne, et la fête eut lieu pour la première fois en l’année 1247. De Liége elle se répandit dans d’autres contrées, et l’empressement des populations à ces pieuses cérémonies faisait désirer qu’on pût partout les célébrer, et nul ne le souhaitait avec plus d’ardeur que Frère Thomas.


Les pieuses pensées que le Saint nourrissait depuis longtemps dans son cœur à ce sujet, n’étaient ni moins profondes, ni moins anciennes dans l’âme du Vicaire de Jésus-Christ. Les prodiges nouveaux qui s’opéraient chaque jour sur les saints autels, n’avaient fait qu’exciter les pieux désirs du souverain Pontife. Il semblait que Dieu Lui-même eût voulu confondre les doutes ou les profanations de l’impiété, et seconder l’amour et la Foi des peu­ples par diverses interventions miraculeuses de Sa puissance. Le sang avait à plusieurs reprises coulé des hosties consacrées, et divers Chrétiens avaient été les témoins de ces prodiges.



LE PAPE URBAIN IV CONVOQUE DEUX DOCTEURS


Le Pape Urbain IV ayant décidé l’établissement de la fête du Très Saint Sacrement, voulut que l’office en fût composé par les deux plus beaux génies du siècle. Il manda donc près de lui l’angélique Thomas et le séraphique Bonaventure : « Frères, leur dit-il, je veux établir dans toute l’Église la plus grande et la plus touchante solennité ; je veux célébrer le Sacrement d’amour et de miséricorde ». Puis il développe son plan aux deux moines et leur ordonne de se mettre en mesure de l’exécuter. L’humilité des deux Saints s’étonne du choix du Pontife ; ils résistent, mais en vain ; à une époque fixée, ils doivent soumettre leur travail à celui qui, mieux que tout autre, est capable de le juger.



LE GÉNIE INSPIRÉ DE SAINT THOMAS


Saint Thomas et saint Bonaventure, au jour déterminé par le souverain Pontife, se rendent près de lui, la modestie sur le front et la défiance d’eux-mêmes dans le cœur. « Commencez, Frère Thomas », dit Urbain IV. Le saint Religieux lit d’abord les antiennes des diverses parties de l’office, les leçons, les répons ; tout était pris dans la sainte Écriture et parfaitement adapté au sujet de la nouvelle solennité. Le Pape garde le silence, tandis que saint Bonaventure ne peut contenir un geste d’approbation promptement réprimé par le respect.

Saint Thomas passe à l’hymne du matin : Sacris solemniis ; il arrive à cette strophe ravissante : Panis Angelicus… Des larmes humectent les pau­pières de Frère Bonaventure, et on entend sous sa robe de bure, le frôlement d’un parchemin dont les fragments tombent sur le sol.

Quelle admirable majesté dans le début de l’hymne de Laudes. On entend ensuite ces strophes si pleines de suavité : O Salutaris Hostia !…

Le ravissement de Frère Bonaventure se contient à peine, et de nouveaux fragments de parchemin tombent à ses pieds.

Ubain IV, non moins profond théologien que pieux pontife, semble surtout frappé par le Lauda, Sion, où il trouve un traité complet de la plus haute et de la plus sublime théologie sur le mystère du jour.

Frère Thomas finit par le Pange, lingua, dont la quatrième et la cinquième strophe résument admirablement le sacrement de l’Eucharistie.

Timbre-poste émis par la Cité du Vatican en 1974

pour le 7e centenaire de la naissance au Ciel de S. Bonaventure

Saint Bonaventure est souvent représenté en costume de son Ordre, mais avec la chapeau de cardinal.
Saint Bonaventure est souvent représenté en costume de son Ordre,
mais avec la chapeau de cardinal.

1949

LA DIVINE HUMILITÉ DE SAINT BONAVENTURE

Lorsque le Docteur angélique eut fini de lire cette œuvre où son génie s’était révélé sous un jour inattendu, car le profond théologien s’y était montré poète sublime, il y eut un long et profond silence. Urbain IV dit enfin : « À votre tour, Frère Bonaventure ! »

Le saint moine se jette aux pieds du Pape, en s’écriant : « Très Saint-Père, pendant que j’écoutais Frère Thomas, il me semblait entendre le Saint-Esprit. Lui seul peut avoir inspiré d’aussi belles pensées à mon Frère Thomas. Aussi, très Saint-Père, j’aurais cru commettre un sacrilège si j’avais laissé subsister mon faible ouvrage. Voici, très Saint-Père, ce qui en reste » ; et le Religieux montrait au Pape les fragments de parchemin qui jonchaient le parquet. Le Pontife admira et loua l’humilité de saint Bonaventure non moins que le génie de saint Thomas.

(Extrait des Petits Bollandistes à la fête de saint Thomas d’Aquin.)

LA FÊTE-DIEU

1950

Cette fête a été instituée par le Pape Urbain IV en 1264. Il a demandé à deux docteurs de l’Université de Paris —la première du monde catholique en ces temps bénis du grand Moyen-Âge— à deux futurs (et déjà) Saints et Docteurs de l’Égli­se, de venir concourir pour la composition de tout l’Office divin de cette nouvelle fête. Quelle beauté catholique que ce concours de vertus qui veulent surtout se cacher ! Ah ! ces Saints du Moyen-Âge…

Pour nous aider à méditer

Si vous devenez par le moyen de la très sainte Communion, fort douce (puisque c’est la vertu qui est propre à ce Sacrement, qui est tout doux, tout miel et tout suave), vous tirerez le fruit qui lui est propre, et ainsi vous vous avancerez. (S. François de Sales, Les vrais Entretiens spirituels, Ch. XIX).

Recommandation spirituelle de la semaine

Grand départ pour le Temps après la Pentecôte qui dure près de la moitié de l’année liturgique… Avec comme fondement (après le mystère de la Sainte Trinité) la Fête-Dieu, la fête du Corpus Domini, cette solennité du Saint Sacrement de l’Eucharistie, Jésus vivant parmi nous comme Il l’avait promis, et le Sacré-Cœur qui Se plaint de n’avoir point trouvé de consolateurs après les avoir cherchés… Quelle doit être notre réponse à tant de délicatesses divines !


Dimanche 9 novembre 2025
Dédicace de l’Archibasilique

du Très Saint-Sauveur
2e classe

Temps après la Pentecôte

La fête de la Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint-Sauveur est une fête du Seigneur ; on n’y fait pas mémoire du dimanche.


S. Théodore,

martyr


On lit au Martyrologe romain de ce jour :


À Beyrouth, en Syrie [aujourd’hui au Liban,

la région étant naguère la Syrie

et autrefois la Syro-Phénicie

et la ville avait comme nom : Béryte,

la Beroth de l’Ancien Testament ?],

commémoraison de l’image du Sauveur,

laquelle ayant été crucifiée par les Juifs,

répandit du sang en telle abondance

que les Églises d’Orient et d’Occident

purent en recevoir à leur gré.


voir Le Martyrologe #90-4




Oraison - collecte
Ô Dieu, qui renouvelez chaque année en notre faveur le jour où ce saint Temple Vous a été consacré, et qui nous conservez en état d’assister aux saints Mystères, exaucez les prières de Votre peuple et accordez à quiconque entrera dans ce temple pour demander Vos grâces, la joie de les avoir obtenues. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Parmi les riches et grandioses basiliques romaines où se célébrèrent, en grande pompe, après l’ère des persécutions, les cérémonies du culte chrétien, il en est une qui occupe le premier rang et dont on fête en ce jour l’anniversaire de la Dédicace.


Placé sur le mont Cœlius, le palais des Laterani appartenait alors à Fausta, femme de Constantin. Cet empereur, après sa conversion, le donna au Pape pour sa demeure privée et y fonda l’église du Latran qui devint la mère et maîtresse de toutes les églises de Rome et du monde.


Le 9 novembre 324, le pape saint Sylvestre la consacra sous le nom de basilique du Saint-Sauveur. C’était la première consécration publique d’une église.


Longtemps après, sous Lucius II (XIIe siècle), elle fut dédiée à saint Jean-Baptiste, dont le nom avait été donné au baptistère qui y était adjoint. Aussi la désigne-t-on de nos jours sous le titre de Saint-Jean de Latran.


C’est dans cette basilique et le palais attenant que se sont tenus, du IVe au XVIe siècle, plus de vingt-cinq conciles, dont cinq œcuméniques. C’est là que se faisait la Station aux jours les plus solennels. On y célébrait les ordinations, on y réconciliait les pénitents, on y donnait le baptême aux catéchumènes le jour de Pâques ; et, néophytes, ils y venaient en procession pendant toute l’octave.


C’est à Saint-Jean de Latran que s’ouvre, le premier Dimanche de Carême, la grande saison liturgique consacrée à la pénitence, c’est là que se fait la réunion du Dimanche des Rameaux et celle du Mardi des Rogations, c’est là qu’on procède aux cérémonies du Jeudi-Saint et du Samedi-Saint et que l’on célèbre la Messe le Samedi in Albis et la veille de la Pentecôte.


Cette église, ayant été détruite, fut reconstruite et consacrée de nouveau par Benoît XIII, en 1726, et la mémoire de cette consécration fut fixée, comme celle de la première, au 9 novembre.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
N’entrez jamais dans les églises sans vous pénétrer des pensées de la Foi.

Méditation du jour
Où reposerons-nous après notre mort ?  suite

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