Bx Charlemagne
28 janvier

Nous donnons quelques justifications de Dom Guéranger.

Pièce de monnaie (denier en argent)

du temps de Charlemagne entre 781 et 800. Avers.

+CARLVS REX FR(ancorum) Charles roi des Francs. (Diamètre : 20 mm, poids : 1,62 g)
+CARLVS REX FR(ancorum) Charles roi des Francs.
(Diamètre : 20 mm, poids : 1,62 g)

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2014 voit le douzième centenaire de la mort du Bienheureux Charlemagne. L’événement n’est pas anodin en Allemagne et dans les régions nordiques qui ont gardé un souvenir vivace de l’empereur Très-Chrétien comme un concile de Mayence (Mainz) lui en donna le titre.


C’est d’abord le titre de Bienheureux qui retiendra notre attention. L’Histoire nous apprend que « le respect des peuples était déjà préparé en faveur de la sainteté de Charlemagne, lorsque Frédéric Barberousse fit rendre le décret de sa canonisation par l’antipape Pascal III, en 1165 : c’est pourquoi le Siège Apostolique, sans vouloir approuver une procédure irrégulière, ni la recommencer dans les formes, puisqu’on ne lui en a pas fait la demande, a cru devoir respecter ce culte en tous les lieux où il fut établi. Cependant, les nombreuses Églises [diocèses] qui honorent, depuis plus de sept siècles, la mémoire du grand Charles, se contentent, par respect pour le Martyrologe Romain où son nom ne se lit pas, de le fêter sous le titre de Bienheureux.


« Avant l’époque de la Réforme [protestante], le nom du Bienheureux Charlemagne se trouvait sur le calendrier d’un grand nombre de nos Églises de France ; les Bréviaires de Reims et de Rouen l’avaient conservé jusqu’à nos jours. L’Église de Paris le sacrifia, de bonne heure, aux préjugés des Docteurs dont les opinions avancées se manifestèrent dans son Université, dès la première moitié du XVIe siècle. La Réforme avait conçu de l’antipathie contre un homme qui avait été la plus magnifique et la plus complète représentation du Prince catholique ; et ce fut bien moins le défaut d’une canonisation en règle que l’on mit en avant pour effacer du calendrier le nom de Charlemagne, que la prétendue licence de ses mœurs, dont on affecta de relever le scandale. Sur cette question comme sur bien d’autres, le sentiment public se forma à la légère ; et nous ne nous dissimulons pas que les personnes qui se sont le moins occupées d’étudier les titres de Charlemagne à la sainteté, seront les plus étonnées de trouver son nom dans cet ouvrage.


« Plus de trente Églises, en Allemagne, célèbrent encore aujourd’hui la fête du grand Empereur ; sa chère Église d’Aix-la-Chapelle garde son corps et l’expose à la vénération des peuples. Les Vies des Saints publiées en France, même celle de Baillet et de Godescard, n’ont point été infidèles à sa mémoire. Par un étrange retour, l’Université de Paris le choisit pour son Patron en 1661 ; mais sa fête, qui était abrogée depuis plus d’un siècle, ne se releva que comme solennité civile, sans aucune mention dans la Liturgie.


« Il n’entre point dans le plan de cet ouvrage de discuter les raisons pour lesquelles un culte a été attribué aux Saints sur lesquels nous réunissons les éloges liturgiques ; on ne doit donc pas attendre de nous une démonstration en forme de la sainteté de Charlemagne. Cependant nous avouerons, en passant, que nous inclinons avec Bossuet, dont la sévérité en morale est assez connue, à croire que les mœurs de Charlemagne furent toujours pures, et que le préjugé contraire, qui n’a pour lui que quelques textes assez vagues et contradictoires de certains auteurs du moyen-âge, a dû ses développements à la malheureuse influence de l’esprit protestant. » (Dom Prosper Guéranger, L’Année liturgique, Le Temps de Noël, T. II, 13e éd., H. Oudin, Paris - 1901).


Il faut lire les développements du célèbre liturgiste pour compléter cet aperçu. Quant à la fin si édifiante de la vie du Bienheureux, en voici des éléments :


LE COURONNEMENT DE LA VIE DE CHARLEMAGNE
Même pièce de monnaie (denier). Revers.

+BITVRICAS (Bourges) et monogramme de Charlemagne.
+BITVRICAS (Bourges) et monogramme de Charlemagne.

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« Enfin la soixante-huitième année de son âge, après avoir fait couronner et élire roi Louis, son fils, il se donna tout entier à la prière et à l’aumône. Sa coutume était de se rendre à l’église le matin et le soir, souvent même aux heures de la nuit, car ses délices étaient d’entendre le chant grégorien qu’il établit le premier en France et en Germanie, après avoir obtenu des chantres [du Pape] Adrien VI. Il eut soin aussi de faire transcrire en tous lieux les hymnes de l’Église. Il écrivit les Évangiles de sa propre main et les collationna sur les exemplaires grecs et syriaques. Il fut toujours très sobre dans le boire et le manger, ayant coutume de traiter les maladies par le jeûne, qu’il prolongea quelquefois jusqu’à sept jours. (…) » (L. Du Broc de Segange, Les Saints Patrons des Corporations et protecteurs, T. Ier, p. 85, Bretnacher, Paris - s.d. [1887])


  • VOIR : UNE BELLE PAROLE DU Bx CHARLEMAGNE À L’ÉVÊQUE SAINT LUDGER CALOMNIÉ ET TRADUIT DEVANT L’EMPEREUR :

    S. Ludger, fête le 26 mars.


Dimanche 14 septembre 2025
L’Exaltation de la Sainte Croix
2e classe
Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Ô Dieu, qui nous donnez aujourd’hui un sujet de joie dans la fête annuelle de l’Exaltation de la sainte Croix, faites, nous Vous en prions, que nous méritions de recueillir dans le Ciel les récompenses acquises au moyen de la rédemption de Celui dont nous avons connu le mystère ici-bas. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Le 14 septembre 335 on fit la dédicace de la basilique constantinienne qui renfermait dans son enceinte le Calvaire tout à la fois et le Saint Sépulcre.

« Ce fut à cette date, dit Etheria, moniale du IVe siècle férue de Liturgie et connaissant bien Jérusalem, qu’on découvrit la Croix. Et c’est pourquoi on célèbre l’anniversaire avec autant de solennité que Pâques et que l’Épiphanie ».


Ce fut l’origine de la fête de l’Exaltation de la Croix. « Lorsque Je serai exalté, J’attirerai tout à Moi », avait dit Jésus. C’est parce que le Sauveur S’est humilié en Se faisant obéissant jusqu’à la mort de la Croix que Dieu L’a élevé et Lui a donné un Nom au-dessus de tout nom. Aussi devons-nous nous glorifier dans la Croix de Jésus, car Il est notre vie et notre salut, et protège Ses serviteurs contre les embûches de leurs ennemis.

Vers la fin du règne de Phocas, Chosroës, roi des Perses, dit la légende [« ce qui doit être lu »] du Bréviaire, s’empara de Jérusalem où il fit périr plusieurs milliers de Chrétiens et emporta en Perse la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que sainte Hélène avait dé-posée sur le mont Calvaire.

Héraclius, successeur de Phocas, eut recours aux jeûnes et aux prières multipliées, implorant avec beaucoup de ferveur le secours de Dieu. Il rassembla une armée et défit Chosroës. Il exigea alors la restitution de la Croix du Seigneur. C’est ainsi que cette précieuse relique fut recouvrée quatorze ans après qu’elle était tombée en la possession des Perses.


De retour à Jérusalem, Héraclius la prit sur ses épaules et la reporta, en grande pompe, sur la montagne où le Sauveur l’avait Lui-même portée.

C’était en 629. Cette action fut marquée par un éclatant miracle. Héraclius, tout chargé d’or et de pierreries, sentit une force invincible l’arrêter à la porte qui donnait accès au mont Calvaire ; plus il faisait d’efforts pour avancer, plus il semblait être fortement retenu. Comme l’empereur et avec lui tous les témoins de cette scène étaient stupéfaits, Zacharie, Évêque de Jérusalem, lui dit : « Prenez garde, ô empereur, qu’avec ces ornements de triomphe, vous n’imitiez assez la pauvreté de Jésus-Christ et l’humilité avec laquelle Il a porté Sa Croix. »

Héraclius, se dépouillant alors de ses splendides vêtements, et détachant sa chaussure, jeta sur ses épaules un vulgaire manteau et se remit en route. Cela fait, il accomplit facilement le reste du trajet et replaça la Croix sur le mont Calvaire, à l’endroit même où les Perses l’avaient enlevée.


La solennité de l’exaltation de la sainte Croix, que l’on célébrait chaque année en ce même jour, prit alors une grande importance, en mémoire de ce qu’elle avait été remise par Héraclius, au lieu même où on l’avait dressée la première fois pour le Sauveur.


Unissons-nous en esprit aux fidèles qui dans l’église de Sainte-Croix à Rome vénèrent aujourd’hui les reliques du Bois sacré qu’on y expose, afin qu’ayant été admis à l’adorer sur terre en cette solennité où nous nous réjouissons de son Exaltation, nous soyons de même, durant l’Éternité, mis en possession du salut et de la gloire qu’il nous a procurés.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Méditez souvent sur la Croix de Jésus-Christ ; exaltez-la dans votre cœur.

Méditation du jour
Quel homme fut aimé comme le Crucifié du Calvaire ?  suite

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